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Les miroirs de l'esprit - Norman Spinrad - Presses Pocket, 1986 - Occasion, 2,50€

Dans ce roman ultra-documenté (Spinrard aurait-il réellement infiltré la scientologie ?) on découvre les méandres et méthodes utilisés par la plus connue des sectes américaines pour recruter, isoler et accaparer ses membres.
Mais au delà de cette description minutieuse des mécanismes de fonctionnement de la scientologie (reconnaissable bien que jamais citée nommément) c’est au final des méfaits du pouvoir, quel qu’il soit, dont nous parle Spinrad. Aliénation pour ceux qui s’y soumettent et corruption pour ceux qui en font usage.

Evidemment, tout le monde a vu et salué, dans cette ouvrage, la critique de la scientologie mais les sectes ne sont-elles pas l’arbre qui cache la forêt ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, les membres d’une grande secte quotidiennement confrontés à son pouvoir ?


Précis d'anti-électoralisme élémentaire - Choix de textes - Les nuits rouges, 2007 - Neuf, 10€

Ce choix de textes n'est pas destiné à prôner l’abstention, encore qu'il donnera beaucoup d'arguments en ce sens, mais simplement à relativiser l'importance des élections dans les sociétés contemporaines. Lorsqu’elles ne sont ni truquées ni faussées - ce qui est le cas, d’une manière ou d’une autre, dans la majorité des pays -, les élections n’offrent qu’un état de l’opinion ; état qui est déterminé par le jeu des forces économiques, militaires et sociales, intérieures et extérieures. Autrement dit, les élections ne font qu’entériner ces rapports de forces, mais elles ne les créent pas. Dans les pays riches, le système politique organise l’alternance au pouvoir de deux partis, qui mènent à peu près la même politique procapitaliste. Les deux blocs se neutralisant, la décision est faite à chaque élection par quelques centaines de milliers d’électeurs du centre. Les petits partis extrémistes ne peuvent que graviter autour de ces blocs, et ne peser que marginalement sur leur politique. Même l’abstention est intégrée - parfois même encouragée - par le système, puisqu’elle réunit, autour des " apolitiques ", les déçus de la droite et de la gauche. Elle reste pourtant l’attitude la plus claire, sinon toujours la plus raisonnable, pour qui ne veut pas être l’éternel dindon de la farce électorale.

Le chaos final - Norman Spinrad - Presses Pocket, 1990 - Occasion, 2,50€

"Le chaos final" ou quand la révolution prend une drôle de tournure. Un roman anti-spéciste à l’humour saignant mais non dépourvu de matière à réflexion. La fin justifie-t-elle les moyens ? Oui, non, peut-être ? Mais si vous vous retrouviez face à ce dilemme : sacrifier dix êtres humains pour en sauver cent autres, que feriez-vous ? Et en sacrifier cent pour en sauver un million ? Et si en plus vous deviez tuer ces sacrifiés de vos propres mains ?

Comme souvent dans les romans de Norman Spinrad, celui-ci s'articule autour de l'idée que les conflits sont rarement une opposition du bien au mal, et beaucoup plus souvent « un conflit entre deux visions différentes et incompatibles du bien ».

Attention, lire Spinrad c’est perdre un peu de son innocence !

Le Caméléon - David Grann - Allia, 2009 - Neuf, 3€

Le Caméléon a été publié pour la première fois dans le New Yorker en août 2008. David Grann y raconte la vie de Frédéric Bourdin et de ses multiples mystifications. Perçu comme l’un des plus grands imposteurs du xxe siècle, manipulateur, menteur, maître de l’imposture et du déguisement, F. Bourdin a endossé de nombreuses identités, se faisant passer pour un adolescent meurtri alors qu'il a lui-même une trentaine d'années, et a réussi à berner un grand nombre de familles, de foyers d’accueil, et d'institutions dans plus de dix pays. Sa seule motivation: la recherche d'affection dont il semble avoir toujours cruellement manqué. “Je ne peux pas jouer quelqu’un, je veux être quelqu’un” avouera-t-il.
Grann trouve dans ce fait divers un prisme original et passionnant pour décrire notre réalité : le comportement déviant individuel se fait le révélateur de la déviance des comportements de toute la communauté.

A bas les prisons, toutes les prisons! - Alexandre Jacob - L'insomniaque, 2000 - Neuf, 3€

« Les prisonniers échappant aux brimades, aux abus de pouvoir, ce serait un progrès. Vu de plus haut, c’est la strucutre sociale toute entière qu’il faut changer. Dans l’état actuel des choses, j’estime que la vindicte exercée dans les établissements pénitentiaires constitue une des plus grandes abominations de l’époque et je crie : À bas les prisons, toutes les prisons ! »

Alexandre Jacob

Message de frolix 8 - Philip K. Dick - J'ai Lu, 1984 - Occasion, 2,50€

Sur Terre, en l'an 2135, ce sont les Exceptionnels et les Hommes Nouveaux qui gouvernent - surdoués, technocrates et tyranniques. Et les Ordinaires obéissent, mais sans désespérer tout à fait... Ca vous rappelle quelque chose ?

Citadelles de l'oubli - Alain Dubrieu - L'insomniaque, 1999 - Neuf, 3€

«Rien n'a changé dans la sphère pénitentiaire, quoi qu'en disent les beaux phraseurs, les théoriciens, les technocrates. Les murs sont plus hauts, les miradors mieux disposés, les systèmes de sécurités améliorés. La solitude demeure, on en meurt… Vos prisons nouvelles, messires, ne sont pas réussies. »

Ubik - Philip K. Dick - J'ai Lu, 1975 - Occasion, 2,50€

Critique virulente de la société de consommation, Ubik est aussi et surtout l'expression de l’interrogation philosophique qui n’a cessé de hanter Philip K. Dick : Quelle est la réalité de la réalité ?

Le philosophe autodidacte - Ibn Tufayl - Mille et une nuits, 2008 - Neuf, 4€

Véritable roman philosophique, dont la forme préfigure Gracián, Voltaire et Diderot, Le philosophe autodidacte relate la « formation » d'un homme isolé sur une île déserte. Hayy, le héros solitaire, mi-Robinson mi-Tarzan, part à la conquête de lui-même et du monde, et ses aventures nourrissent une réflexion sur les rapports de la nature et de la culture, de la civilisation et de la vie « sauvage ». Par celui qui fût le maître d'Averroès.

Les clans de la lune alphane - Philip k. Dick - J'ai Lu, 1978 - Occasion, 2,50€

Etrange planète que cette lune alphane où règnent la misère et la désolation, et bien étranges aussi ces malades mentaux qui y survivent tout en se déchirant, se détestant… Il y a les Pares, politiques dangereusement rusés, il y a les Manses qui ne vivent que pour l’action violente, il y a les Heebs, faibles d’esprit, esclaves réduits aux pires travaux…
Ca ne vous rappelle rien ?

L'architecture de survie - Yona Friedman - L'éclat, 2009 - Neuf, 15€

Ce livre est plus une "philosophie de la pauvreté", comme son sous-titre l'indique, qu'un essai d'architecture, ou alors un essai anti-architecture. Peut-on, en effet, continuer à aborder les problèmes d'architecture sans examiner ceux que pose la survie en général: pas de toit sans nourriture? Les plus pauvres manquent de l'un et de l'autre. Or, aucun gouvernement, aucune organisation n'est capable de garantir toit et nourriture aux deux milliards d'hommes qui en sont dépourvus. L 'architecture de survie est une architecture à naître. Mais on peut déjà en trouver des modèles dans les pays pauvres actuels et dans les bidonvilles que l'auteur appelle des ateliers de l'avenir pour un monde qui glisse vers une pauvreté généralisée. Les pays industrialisés ou en voie de développement tendent, tous, vers le monde pauvre des bidonvilles. Le problème n'est pas d'éviter cette situation mais de se préparer à y faire face. Apprendre la pauvreté est la seule manière de survivre dans l'avenir. Ce livre est donc l'esquisse d'une éco-technique de la survie.
Importante est aussi l'analyse que Yona Friedman fait du "groupe critique" et son éloge des petites organisations qu'il nomme "guérillas de survie". Par là même, il souligne la déchéance des grands pays et des grandes villes. "Survivre, dit-il, c'est renoncer à l'enrichissement et savoir comment utiliser ces bateaux de sauvetage que sont les guérillas de survie."

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier - Stig Dagerman - Actes sud, 2010 - Neuf, 4€

Un très grand livre par le contenu et l'un des plus petit par le nombre de pages, une dizaine seulement mais d'une densité rarement atteinte.

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Toujours contre le travail - Philippe Godard - Aden, 2010 - Neuf, 10€

La remise en cause du travail est, avant tout, une remise en cause du « sens de la vie ». Et je postule que si l’Homme ne peut se passer de travailler, il ne peut se passer non plus de critiquer le travail car loin d’être supérieur aux autres activités humaines, le travail en est au contraire la lie puisqu’il empêche, par la place qu’il occupe dans la vie et dans les rapports sociaux, la création et l’invention d’autres rapports. Ainsi le travail nuit-il à chaque travailleur. Si cette découverte était toute récente, ce serait un argument pour continuer à vivre dans l’espérance d’un changement en continuant à utiliser les mêmes méthodes de critique que nos ancêtres. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une découverte… Et il y a des siècles que nous cultivons beaucoup mieux l’espérance que la critique. Ce livre tend à y remédier.

Crash! - James G. Ballard - France Loisirs, 1975 - Occasion, 5€

"Crash! ne traite pas d'une catastrophe imaginaire, si proche qu'elle puisse paraître, mais d'un cataclysme érigé en institution dans toutes les sociétés industrielles, tuant chaque année des milliers de personnes et en blessant des millions. Pouvons-nous voir dans l'accident de voiture le présage sinistre d'un mariage de cauchemar entre le sexe et la technologie? Cette dernière va-t-elle nous fournir des moyens jusqu'ici inimaginables d'explorer notre propre psychopathologie? Cette fixation nouvelle pour nos névroses peut-elle en quelque manière nous être bénéfique? Une logique perverse, plus puissante que la raison, est-elle en train de prendre forme sous nos yeux?
Tout au long de Crash!, j'ai traité la voiture non seulement comme une métaphore sexuelle, mais aussi comme une image globale de la vie des gens dans la société actuelle. Je n'ignore pas la lecture politique qui peut en être faite, mais je veux voir avant tout dans ce livre le premier roman pornographique fondé sur la technologie. En un sens, la pornographie est la forme romanesque la plus intéressante politiquement, montrant comment nous nous manipulons et exploitons les uns les autres de la manière la plus impitoyable."

J.G. Ballard

La caverne des pestiférés - Jean Carrière - 2 tomes - Pauvert, 1978 - Occasion, 7€

Eté 1835, aidé par le désordre que sème le choléra, un bourgeois parisien prend "le maquis" et se réfugie sur un haut-plateau isolé en compagnie de deux douzaines d'autres fuyards, hommes, femmes et enfants, petites gens pour la plupart. Ils y organisent leur vie comme sur une île déserte. Ils logent dans une caverne, posent des pièges, ré-apprennent à se nourrir. Les rapports humains, du même coup, s'en trouvent transformés. Est-ce le paradis terrestre? Et si leur aventure vient à s'ébruiter, comment la société va-t-elle réagir?

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, à une lecture trop rapide du premier tome, "La caverne des pestiférés" est l'histoire, non pas d'une épidémie de choléra, mais d'une épidémie de liberté, qui conduit de la désobéissance civile à une découverte toute simple: il vaut mieux être libre et heureux avec le nécessaire, qu'esclave et malheureux avec le superflu.

"... c'est dans les vies sans espace que la mort fait son nid, dans les habitudes qu'elles s'enracine, dans le confort qu'elle triomphe. C'était pour ça, parbleu, que la guerre avait tant de succès, malgré ses hécatombes: plutôt le souffle de l'aventure, quitte à essuyer celui des canons, que de mourir à petit feu dans ses pantoufles.
[...]
Parce que - scandalisez-vous bonnes âmes - en dépit de leur prix exorbitant, et grâce à lui sans doute, les catastrophes sont bourrées d'avenir - et le plus séduisant : l'imprévu - et c'est pourquoi se camoufle sous nos réactions et nos airs offusqués quelque chose qui leur fait fête."

La grève des électeurs - Octave Mirbeau - Allia, 2009 - Neuf, 3€

Le 28 novembre 1888, Octave Mirbeau signe dans Le Figaro un article intitulé “La Grève des électeurs”. Un tel manifeste en faveur de l’abstention serait aujourd’hui impensable.

"Les moutons vont à l'abattoir, ils ne disent rien, eux, et ils n'espèrent rien."

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Contributions à la guerre en cours - Tiqqun - La fabrique, 2009 - Neuf, 12€

Comme les bureaucrates syndicaux n’ont rien tant à craindre que l’émancipation effective des travailleurs, les intellectuels n’ont de pire ennemi que le vrai, qui les met au chômage. Leur fonction, de nos jours, est plutôt d’accompagner de leur bavardage la création d’événement - comme le "11 septembre" ou à présent "la crise" - par quoi l’Empire justifie la mise en place accélérée de ses dispositifs planétaires. Il y a, naturellement, un autre usage de l’intelligence. On en reconnaît les productions sans peine : l’époque les honore de son silence blessé. Nul n’a songé à flatter Tiqqun - et surtout pas ses propres partisans - d’avoir saisi avec une si prémonitoire lucidité la physionomie de ce temps, ses lignes de force et ses points de faiblesse. Avoir raison est peu de chose. Le tout est d’agir en conséquence. Or c’est bien ce qui fait de Tiqqun, depuis dix ans, tout autre chose qu’une revue - à la parution assez erratique en apparence pour qu’on la croie déunte : une pièce dans un plan de consistance qui n’a cessé de se déployer, en extension, en profondeur et en intensité. Que des vies se soient liées à ce qui a été reconnu là pour vrai est une injure suffisante au cynisme régnant pour que l’ON vous traite, dès lors, en "terroriste".

Fraction consciente du Parti imaginaire, Tiqqun croit que ce qui est vrai n’a pas besoin de se signer d’un nom, pratique l’anonymat comme d’autres le terrorisme, est dans son élément dans toutes les formes à venir du sabotage, ne critique pas la société pour la rendre meilleure, propage partout le doute sur l’existence de celle-ci, atteste les menées d’un ennemi intérieur, sans visage, engagé dans une conspiration permanente contre cette fiction et anticipe une désertion de masse hors du cadavre social.

Les textes constituant ce livre et parus dans la revue Tiqqun n°2 sont, avec d'autres, lisibles à l'adresse suivante:

La désobéissance civile - Henry David Thoreau - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€

Arrêté et brièvement emprisonné en 1846 parce qu'il avait refusé de payer un impôt dont il ne voulait pas qu'il puisse servir à financer une guerre que son pays menait au Mexique, l'écrivain américain Henry David Thoreau publie en 1849 un essai intitulé La désobéissance civile, où il affirme que «tous les hommes reconnaissent le droit à la révolution, c'est-à-dire le droit de refuser fidélité et allégeance au gouvernement et le droit de lui résister quand sa tyrannie ou son incapacité sont notoires et intolérables» et s'interroge: «Il existe des lois injustes: consentirons-nous à leur obéir? Tenterons-nous de les amender en leur obéissant jusqu'à ce que nous soyons arrivés à nos fins – ou les transgresserons-nous tout de suite?»

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Discours de la servitude volontaire - Etienne de La Boétie - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€

Ce texte, au titre très explicite, malgré le temps qui nous sépare de sa première publication en 1576 et les progrès socio-politiques accomplis, reste, ô combien, d'une actualité brûlante.

"Pauvres gens, peuples insensés, nations opiniâtres en votre mal et aveugles en votre bien, ce que le tyran a de plus que vous, ce sont les moyens que vous-mêmes lui fournissez pour vous détruire…"

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Démocratie, dans quel état? - Collectif - La fabrique, 2009 - Neuf, 13€

"Qu'est-ce qu'un démocrate, je vous prie ? C'est là un mot vague, banal, sans acception précise, un mot en caoutchouc."
Cette question, ce jugement sans appel d'Auguste Blanqui datent d'un siècle et demi mais gardent une actualité dont ce livre est un signe. Il ne faut pas s'attendre à y trouver une définition de la démocratie, ni un mode d'emploi et encore moins un verdict pour ou contre. Les huit philosophes qui ont accepté d'y participer n'ont sur le sujet qu'un seul point commun : ils et elles rejettent l'idée que la démocratie consisterait à glisser de temps à autre une enveloppe dans une boîte de plastique transparent. Leurs opinions sont précises dans leurs divergences, voire contradictoires - ce qui était prévu et même souhaité. Il en ressort, pour finir, que tout usé que soit le mot "démocratie", il n'est pas à abandonner à l'ennemi car il continue à servir de pivot autour duquel tournent, depuis Platon, les plus essentielles des controverses sur la politique.

(Textes de G.Agamben, A. Badiou, D. Bensaïd, W. Brown, J-L. Nancy, J. Rancière, K. Ross, S. Zizek)

L'ABC du libertaire - Jules Lermina - Mille et une nuits, 2009 - Neuf, 2,50€

En 1906, les presses de la colonie communiste expérimentale d'Aiglemont dans les Ardennes proposent à Jules Lermina (1839-1913), écrivain populaire favorable à la République et au socialisme, d'initier une série d'ouvrages militants. Journaliste dans la presse d'opposition sous le Second Empire, cet agitateur patenté revient avec son alerte abécédaire à ses amours de jeunesse en récriminant contre l'État bourgeois.
Destiné aux anarchistes débutants, L'ABC du libertaire s'attache à réveiller les consciences endormies : « Montrer combien l'autorité est irrationnelle et immorale, la combattre sous toutes ses formes, lutter contre les préjugés, faire penser. Permettre aux hommes de s'affranchir d'eux-mêmes d'abord, des autres ensuite. »

Vers une enfance majeure - Charles Fourier - La fabrique, 2006 - Neuf, 15€

« J’ignore quels buts se propose l’éducation civilisée, je n’en ai guère lu les traités, mais à en juger par le résultat, le premier et le plus général chez les enfants civilisés, c’est qu’ils n’usent de leur liberté que pour commettre toutes sortes de dégâts, s’exciter l’un l’autre à la malice et la malfaisance, à tel point qu’une troupe d’enfants qu’on laisserait en pleine liberté, sans crainte des châtiments, finirait par se donner le délassement de Néron, incendier une ville. »

Ce n’est pas au lendemain des « émeutes » de novembre 2005 que ces lignes ont été écrites, mais il y a près de deux siècles, en 1821, par Charles Fourier. Loin du ton de menace ou de lamentation de nos politiques et de nos pédagogues, elles débouchent sur une mise en cause directe de la "civilisation" c'est-à-dire de la société et de son système éducatif.
Les textes de ce recueil, réunis et présentés par René Schérer, spécialiste de la pensée de Fourier, forment un réquisitoire mordant et passionné contre les contraintes imposées à l'enfant et à ses passions. "Ni père, ni maître", telle pourrait être la formule de cette éducation harmonienne.

L'anarchie - Elisée Reclus - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€

L’anarchisme, une chimère ? En 1894, Paris vient de connaître une vague d’attentats, la répression est forte. Élisée Reclus est invité à faire une conférence devant une loge maçonnique de Bruxelles. Le géographe épris de paysages et de liberté, le communard qui fut banni dix années, calme les esprits échauffés en inscrivant l’anarchisme dans une tradition de contestation aussi longue que l’histoire des pouvoirs. Les temps changent: « si Dieu s’évanouit », les hiérarchies tombent, et la liberté de penser fait de tous les hommes « des anarchistes sans le savoir ».

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L'homme calculable - Jacques Henric - Les Belles Lettres, 1992 - Neuf, 9,60€

La victoire définitive, absolue de la société sur l'individu est en cours de réalisation.
Elle ne s'impose ni par le bas (prolétariat) ni par une violence directe (révolution) mais par le milieu, en empruntant les pacifiques voies de la démocratie et de la culture.
« La petite-bourgeoisie, écrit un philosophe italien contemporain, a hérité du monde, elle est la forme dans laquelle l'humanité a survécu au nihilisme ».
Voici la saga de cette Petite Bourgeoisie à vocation Planétaire qui, réalise le programme de ce (vrai) communisme : rendre enfin, selon la terrible expression de Nietzsche, l'homme calculable.

Le déshonneur des poètes - Benjamin Péret - Mille et une nuits, 2003 - Neuf, 2,50€

Jusqu'à sa mort en 1959, Benjamin Péret a été, aux côtés d'André Breton, l'un des principaux animateurs du mouvement surréaliste. Publié en 1945, Le Déshonneur des poètes éclate dans la France où l'idéal révolutionnaire s'est dissous dans le nationalisme et le chauvinisme. Plus de cinquante ans après sa publication, Le Déshonneur des poètes, véritable manifeste de l'indépendance affirmée de l'acte poétique, apparaît comme l'expression souveraine de la liberté de l'esprit.

Les sachants - Pierre-Robert Leclercq - Les Belles Lettres, 1991 - Neuf, 8,99€

«Camarade, ne crois à rien, n'accepte rien sans preuve... Ne t'en laisse pas accroire. Ne te laisse pas imposer.» L'amicale recommandation de Gide est plus que jamais à l'ordre du jour. Multipliés par les media, du bas au haut de l'échelle des pouvoirs, ceux qui prétendent savoir pullulent. Le flot de leurs paroles, qui se font souvent diktats insidieux, crée un torrent dont le tumulte cache leurs incompétences. Généralement liés entre eux, malgré des antagonismes de façade, ces "Sachants" pra­tiquent une conspiration du silence d'un nouveau genre, l'accumulation de bruits et d'images qui rendent sourd et aveugle le troupeau.

Le pornographe ou la prostitution réformée - Restif de la Bretonne - Mille et une nuits, 2003 - Neuf, 3€

Homme de lettres marginal, grand adversaire de Sade, Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-1806) a observé pendant « mille et une nuits ce qui se passe dans les rues de la capitale ». Sa passion des femmes le conduit à y fréquenter avec assiduité les prostituées. Débauché en quête de vertu, Restif expose, dans ce Pornographe ou la Prostitution réformée (1769), ses Idées singulières sur la question : il propose d'instaurer des maisons de passe, tenues selon un règlement minutieux, sous la protection de l'État ; les filles publiques, indispensables à la nation, vivraient ainsi harmonieusement, loin des regards, dans des « parthénions », sorte de phalanstères idéaux pour les filles de petite vertu.

Libres enfants du savoir numérique - Collectif - L'éclat, 2000 - Neuf, 27,29€

Avec l’apparition du numérique, les "créations" se détachent lentement de leurs supports matériels. Images, musique, mots et algorithmes sillonnent la planète jour et nuit, devant les yeux écarquillés des marchands. L’exode du savoir conduit à une terre promise à bien des bouleversements. Tandis que des armées de juristes s’interrogent sur la manière de pouvoir "vendre des idées", une rumeur s’élève laissant entendre qu’elles pourraient être "libres comme l’eau, libres comme l’air, libres comme la connaissance".
Du logiciel libre au MP3, du droit de citation au plagiat considéré comme un des beaux arts, Richard Stallman, Bruce Sterling, John P. Barlow, Richard Barbrook, Philippe Quéau, Florent Latrive, Olivier Blondeau, Bernard Lang, Ram Samudrala, Negativland, Benjamin Drieu, Michael Stutz, Eric S. Raymond, Critical Art Ensemble, Jean-Michel Cornu, Michel Valensi et Antoine Moreau dessinent dans cette anthologie les contours d’une communauté hétérodoxe du « Libre ».

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Propos impertinents - Alain - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€

« D'abord massacrer les lieux communs », telle est l'ambition du jeune philosophe Alain qui attaque, chaque matin, en une de La Dépêche de Rouen et de Normandie, les « tenants du désordre établi ». Églises, académies, partis, politiciens, bureaucrates, sorbonnards, misogynes, bourgeois, bellicistes et tyrans de tout poil constituent les cibles favorites d'un polémiste cinglant qu'on a parfois tendance à oublier. De 1906 à 1914, il donne 3083 chroniques, écrites avec quelle virulence ! Dans chacun des 43 textes choisis, on redécouvre un penseur qui s'insurge. Sa lucidité et son impertinence d'esprit s'appliquent à merveille à l'injustice et à la bêtise de notre monde.

TAZ - Hakim Bey - L'éclat, 2004 - Neuf, 9€

La TAZ (Temporary Autonomous Zone), ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié. La TAZ fuit les TAZs affichées, les espaces "concédés" à la liberté : elle prend d'assaut, et retourne à l'invisible. Elle est une "insurrection" hors le Temps et l'Histoire, une tactique de la disparition.
Le terme s'est répandu dans les milieux internationaux de la "cyber-culture", au point de passer dans le langage courant, avec son lot obligé de méprises et de contresens.
La TAZ ne peut exister qu'en préservant un certain anonymat; comme son auteur, Hakim Bey, dont les articles "apparaissent" ici et là, libres de droits, sous forme de livre ou sur le Net, mouvants, contradictoires, mais pointant toujours quelques routes pour les caravanes de la pensée.

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Mort de la famille - David Cooper - Seuil, 1972 - Occasion, 6€

Les structures aliénantes de la famille se trouvent reproduites en tous lieux : usine, syndicat, école, université, parti, armée, hôpital... A leur tour, ces structures sociales poursuivent l'œuvre entreprise par la famille qui, à travers la socialisation initiale de l'esprit, sécrète la «normalité» et les bases du conformisme.

Dans ces réflexions en liberté sur l'amour, le mariage, la mort, la folie, la révolution, etc., David Cooper, l'un des pionniers de l'anti-psychiatrie, attaque ces institutions destinées à étouffer la vérité de l'individu et à perpétuer un état dont on ne s'échappe que par la folie ou la révolte - les deux manières d'être ou de se vouloir ingouverné et ingouvernable.

Son livre se veut également un rappel utile de quelques vérités "situationnistes": "Ceux qui parlent de révolution sans se référer explicitement à la vie quotidienne ont un cadavre dans la bouche", "Ce que nous pouvons faire de mieux pour la libération des autres, c'est ce que nous ferons de plus libérateur pour nous-mêmes."
«Je vise ici la dissolution des fausses structures personnelles dans lesquelles notre éducation nous fait vivre, la destruction de notre propre image inculquée de force par nos parents et nos professeurs.»


Comment réussir à échouer - Paul Watzlawick - Seuil, 1988 - Occasion, 6€

Dans ce livre, Paul Watzlawick tente de comprendre et d'approfondir les recettes qui mènent infailliblement à l'échec.
Comment réussir à échouer ? C'est simple. A chaque problème, il suffit de trouver l'ultrasolution. Qu'est-ce qu'une ultrasolution ? " Une solution qui se débarrasse non seulement du problème, mais de tout le reste - un peu comparable à cette vieille plaisanterie de carabin : opération réussie, patient décédé. " Il existe beaucoup d'ultrasolutions, étudiées et répertoriées dans ce livre : elles s'appliquent tout autant aux conflits conjugaux qu'aux relations internationales. La règle est simple : il faut que le jeu que l'on joue avec l'autre soit toujours à somme nulle, c'est-à-dire que vous ne puissiez gagner que s'il perd, et vice versa. Il est donc impossible que les deux gagnent, et coutumier que les deux perdent. Chacun trouvera facilement des ultrasolutions dans sa vie et celle de ses proches, en lisant le journal ou en écoutant les informations, mais leur mécanisme est ici minutieusement démonté, mis à la portée de tous.

Psychiatrie et anti-psychiatrie - David Cooper - Seuil, 1978 - Indisponible

"Ce que j’ai essayé de faire dans ce livre, c’est de regarder, dans son contexte humain réel, l’individu qu’on a étiqueté « schizophrène », de rechercher comment cette étiquette lui a été donnée, par qui elle a été posée, et ce que cela signifie, à la fois pour celui qui l’a posée et pour celui qui l’a reçue."
"Si l’on doit parler de violence en psychiatrie, c’est de la violence subtile et masquée que les autres, les « hommes normaux », exercent sur ceux qu’on a baptisés fous. Dans la mesure où la psychiatrie représente les intérêts, ou les prétendus intérêts des hommes normaux, nous pouvons constater qu’en fait la violence en psychiatrie est au premier chef violence de la psychiatrie."

David Cooper

Le langage du changement - Paul Watzlawick - Seuil, 1986 - Neuf, 6€ (sur commande)

Comment, en usant de la parole, les thérapeutes comme Erickson provoquent-ils le changement? Paul Watzlawick nous donne dans cet ouvrage une piste d’explication (pressentie par Rimbaud): nous avons deux cerveaux: l'hémisphère droit - le cerveau silencieux - possède notre carte du monde (notre vision, car bien que le monde soit réel, nous n'agissons pas directement dessus, mais sur des représentations, des images, etc.). Or pour changer, il faut changer la représentation qu'on en a, soit parler le langage du cerveau droit. Pour cela, on peut dépotentialiser le conscient( le cerveau gauche) par des jeux de mots, de la confusion, etc. Bref, Watzlawick donne ici le secret de la transformation, et pas seulement au niveau psychothérapeutique, d’un individu. Et, donc par conséquent le secret de la transformation du monde. On trouvera par exemple une pertinente analyse de l'utopie ou quand "le problème, c'est la solution" comme dit l'auteur…

Utopie et civilisations - Gilles Lapouge - Flammarion, 1978 - Indisponible

L'utopie vient de changer de masques et d'habits sous nos yeux : il y a vingt ans, dans les vacarmes et les promesses de 1968, elle faisait semblant d'être douce, amoureuse et libre.
Aujourd'hui, sa figure est rébarbative. Pol Pot et les ordinateurs de l'Occident nous ont ouvert les yeux bien loin de faire la fête, l'utopie aménage des maisons sans joie, sans amour ni fantaisie. Platon, Thomas More, Cabet, Owen nous avaient cependant prévenus. Ils nous avaient enseigné que l'utopie est une logique, non une figure poétique ; un système clos, non une dérive ou une évasion. L'utopiste déteste le temps et il l'incarcère. Il se sauve des horreurs de l'histoire en élaborant un « contre-système » politique.

Ce livre traite d’objets aussi dissemblables que l’horloge, le cristal, les coléoptères, le navire, le jeu d’échecs, les automates, l’art héraldique, etc., tous infectés par la tentation utopique. Ces vagabondages suggèrent qu'au-dessous des territoires du réel s'étend un autre sol, le sol froid, silencieux et blême de l'utopie : là, dans un espace inexaucé, les êtres, les choses ou les sociétés s'associent et se divisent le long d'un réseau de lignes enchevêtrées, lignes souvent inaperçues des hommes de l'histoire.

Suicide, mode d'emploi - Claude Guillon et Yves Le Bonniec - Alain Moreau, 1982 - Indisponible

Un mode d'emploi, pour quoi faire?
Parce que se donner la mort sans souffrances inutiles est un droit, et qu'un droit n'est rien sans les moyens de l'exercer, il fallait un guide qui fasse le point des "recettes" actuellement connues.
"Qu'on se rassure, nous n'aimons pas la mort. Nous préférons savoir que des enfants s'aiment, qu'un prisonnier s'évade, que des banques brûlent, que la vie en un mot manifeste."
La certitude de s'octroyer une "mort douce" peut insuffler l'énergie nécessaire au combat quotidien.

Ce livre occupe une place à part dans l’histoire de l’édition française. Acheté en France par plus de 100 000 personnes et traduit en six langues, ce qui est banal pour un roman couronné du prix Goncourt mais exceptionnel pour un essai, il a fait l’objet de plus de 500 articles de presse, et suscité depuis sa publication en 1982, une polémique sans précédent.
En février 1995, soit treize ans après sa parution et quatre ans après sa disparition des librairies, le parquet de Paris s’acharnait encore à le poursuivre ; l’action opiniâtre d’une association militant pour son interdiction aboutissait enfin à la condamnation de l’éditeur Alain Moreau, interdisant ainsi toute réimpression de l’ouvrage dans sa forme initiale.
En effet, ayant tout à la fois révélé et battu en brèche le tabou qui pèse sur un « droit à la mort » décidément intolérable aux institutions, surtout lorsqu’il est pris ou revendiqué par des personnes en bonne santé, Suicide, mode d’emploi en a paradoxalement renforcé les formes juridiques, en fournissant le prétexte d’une nouvelle loi. On verra qu’elle a servi par la suite, à interdire, saisir et détruire le livre Exit Final de l’américain Derek Humphry, préfacé par Hubert Reeves (1992), ainsi qu’à condamer le journal Le Monde au début des années 2000. Sans doute honteux d’être confondus dans la même réprobation qui frappait des auteurs voyous, le prestigieux quotidien s’est dispensé d’en informer ses lecteurs, et par conséquent de protester contre l’usage qui était fait d’une loi de censure !
Référence obligée en matière de droit à la mort, il incarne aussi désormais les limites de la tolérance démocratique.

La convivialité - Ivan Illich - Seuil, 1983 - Occasion, 3,50€

Ivan Illich amplifie et radicalise sa critique de la société industrielle. Il ne vise plus une institution particulière (école, santé, transports), mais l'organisation globale. Il dénonce la servitude née du mode industriel de production, le gigantisme des outils, le culte de la croissance indéfinie et de la réussite matérielle.
L'homme va-t-il réclamer son droit, reprendre la parole et le pouvoir de décider, rouvrir un espace social de rencontres et d'échanges, se souvenir qu'il a un passé, des voisins, des égaux ?
Car la convivialité ne se sépare pas de l'équité.

Une logique de la communication - P.Watzlawick, J. Helmick Beavin, Don D. Jackson - Seuil, 1979 - Occasion, 3,50€

La communication interpersonnelle a des règles spécifiques. Elle a aussi ses pathologies. La première condition pour une bonne communication est selon Paul Watzlawick et ses collaborateurs, la capacité de métacommuniquer, c'est-à-dire de communiquer sur la communication.
Une logique de la communication est l'ouvrage de base de l' 'approche systémique' en psychologie de la communication. Le postulat central de cette conception est qu'il faut toujours envisager l'individu, non comme un être isolé, mais comme un maillon d'une chaîne, d'un 'système' de communication. La famille, en particulier, est un système dans lequel 'le comportement de chacun des membres est lié au comportement de tous les autres et en dépend'. Cette conception a, selon P. Watzlawick et ses collaborateurs, des implications psychothérapeutiques majeures. Il est illusoire de vouloir soigner une personne alors que c'est le système de communication au sein de la famille ou de l'entourage qui est défaillant.
Mais quelles sont les règles qui permettent de définir ce qu'est une bonne ou une mauvaise communication ?

Pour décoloniser l'enfant - Gérard Mendel - Payot, 1979 - Occasion, 3€

Le droit de vote dès 12 ans, la lutte entre les classes d'âge relayant et complétant la lutte entre les classes sociales, le conflit dans l'individu et entre l'individu et la société reconnu comme inéluctable et devenant le nouveau consensus social, l'enfance comme état spécifique au même titre que l'état d'adulte et se prolongeant la vie durant chez l'adulte, la désocultation des projections et idéalisations diverses, le recouvrement par l'individu des pouvoirs délégués du fait de la culpabilité et de l'exploitation économique aux Grands et à l'Etat.
Voilà ce que l'auteur de la Révolte contre le Père et de la Crise de Générations nomme l'utopie réaliste d'une révolution pédagogique dont l'Institution scolaire serait le lieu d'apprentissage. Réaliste, car il lui paraît que sous l' «eau dormante» de la stagnation politique actuelle une lutte de vitesse est engagée entre de telles novations et un retour en force des Dictatures.
Le consensus social traditionnel, fondé sur l'Autorité, se désagrège. Le relaiera un consensus fondé sur la force nue et policière de l'Etat ou bien, pour l'auteur de cet Essai, un consensus fondé sur l'institutionnalisation du conflit à tous les niveaux, non plus lutte à mort mais jeu sans fin d'antagonismes eux-mêmes évolutifs.

L'Ensorcellement du monde - Boris Cyrulnik - Odile Jacob, 1997 - Occasion, 7€

Comprendre quelle est notre place dans le vivant, comment nous en procédons et comment nous en émergeons : tel est l'enjeu de ce livre qui retrace la généalogie du monde humain où, contrairement à une certaine idéologie libérale, la notion même d'individu n'a pas de sens, car chacun est d'emblée saisi par un réseau de relations.

Et délivrez-nous de l'amour... - Suzanne Brögger - Belfond, 1978 - Occasion, 7€

"C'est grâce à Erica Jong, qui a rencontré Suzanne Brögger au Danemark, que j'ai pu faire la connaissance de cet auteur.J'espère sincèrement que son livre recevra l'accueil qu'il mérite. A bien des égards, il sort de l'ordinaire. Non seulement Suzanne Brögger sait de quoi elle parle, non seulement elle a le "punch" pour faire passer ses idées, mais elle possède aussi cette qualité rare: un sens vivifiant de l'humour.
Ne lirait-on de son livre que le chapitre intitulé "Viol" - je le considère comme un petit chef-d'oeuvre - que l'on saurait déjà de quoi elle est capable.
Je ne suis pas précisément un avocat du Mouvement de Libération des Femmes, tel qu'il se présente, mais Suzanne Brögger, comme Anaïs Nin, va bien au-delà des aspirations de ce mouvement. Elle est peut-être "radicale" et "féministe" mais elle est surtout elle-même, quelqu'un d'absolument unique.
Je suis sûr qu'après avoir lu son livre les femmes verront s'ouvrir une voie qui, aujourd'hui encore, semble à beaucoup relever de l'utopie."

Henry Miller

Se libérer du connu - Krishnamurti - Stock, 1991 - Occasion, 3,50€

Voici le traité de la seule révolution, salutaire et radicale qui vaille : la libération intérieure.
L'homme en cage, prisonnier, enchaîné par les dogmatismes, les préjugés et les conventions est une ombre illusoire. Désiller les yeux de l'esprit, entrer dans la vie, réaliser la plénitude, c'est ce à quoi nous convie Krishnamurti. Ici, chaque mouvement porte une interrogation, dévoile une vérité, donne à penser.

Dans le même bateau - Peter Sloterdijk - Rivages, 2008 - Neuf, 6,50€

Pour expliquer le malaise mondial affectant aujourd'hui la politique (malaise évident chez nos politiciens mais qu'on retrouve aussi chez ceux qui ne font pas de politique) Sloterdijk propose d'abord de remonter à "la paléopolitique, cet art du possible à petite échelle" car d'après lui "la politique classique naît de la tentative de reproduire cet art à plus grande échelle".
Mais "il n'est possible de parler de paléopolitique que si l'on s'attaque d'abord à une image du monde et de l'histoire qui impose à ceux qui appartiennent à notre hémisphère culturel une conscience faussée du calendrier. Quelles que soient ses facettes, l'idéologie officielle des grandes civilisations veut nous faire croire que l'histoire proprement dite, celle qui vaut qu'on en parle, ne remonterait pas à plus de quatre ou cinq mille ans, et que l'espèce essentielle à laquelle nous sommes portés à nous rattacher est sortie des limbes à cette époque, en Egypte, en Mésopotamie, en Chine et en Inde. C'est en effet là qu'apparaissent pour la première fois des scribes et des sculpteurs, qui nous disent et nous montrent ce qu'est l'homme. Ecce pharao, ecce homo- l'homme n'est pas antérieur aux grandes civilisations, l'humanité proprement dite commençant donc immédiatement à son sommet. Cette thèse n'apparaît peut-être jamais expressis verbis de façon aussi crue, mais elle est en fait partout à l'oeuvre, chaque fois que les humanistes, les théologiens, les sociologues et les politologues prennent la parole pour développer des images de l'humain collectivement efficientes. Tous font sortir l'homme de la ville, de l'Etat ou de la nation, sans rien oublier de ce qui est propre à fixer l'apparence d'une grande civilisation dans les têtes des apprentis de la culture. Placés devant ce fait, on ne pourra jamais assez répéter à quel point cet endoctrinement est faux dans ses prémisses mêmes, et combien ses effets sont néfastes. Cette fixation sur les grandes civilisations est le proton pseudos, le mensonge fondateur et l'erreur capitale, non seulement de l'histoire et des humanities, mais aussi des sciences politiques et de la psychologie."

L'île aux lapins - Jörg.Steiner et Jörg Müller - Mijade, 2005 - Neuf, 7€

Gros Gris vit depuis longtemps dans l'une des nombreuses cages de l'usine à lapins, occupé à manger toute la journée lorsque Petit Brun, tout juste arrivé de la ferme, vient le rejoindre. Ensemble, s'entraidant mutuellement, ils s'échappent et partent à la recherche de l'île aux lapins. Perdu dans ce monde extérieur aux odeurs qu'il ne connaît plus, incapable de s'orienter, Gros Gris préfère retourner dans sa cage pendant que Petit Brun lui, reste à l'extérieur malgré les dangers.

Mais je suis un ours ! - Frank Tashlin - L'école des loisirs, 2005 - Neuf, 5,50€

Là où un ours s'était endormi au début d el'hiver, une usine est construite au printemps suivant. On prend l'ours pour un ouvrier récalcitrant et on le traite comme tel. Réussira-t-il à faire admettre qu'il est un ours?
Invraisemblable, direz-vous?
Et pourtant, dans toute société organisée, combien d'hommes sont traitées en intrus? On ne leur accorde le droit d'exister qu'à la conditon qu'ils tiennent le rôle qu'on leur attribue à la place qu'on leur assigne.

De la marche - Henry David Thoreau - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€

" A quoi bon emprunter sans cesse le même vieux sentier ? Vous devez tracer des sentiers vers l'inconnu. Si je ne suis pas moi, qui le sera ? " Inspiré par Ralph Waldo Emerson et son livre, Nature, Henry David Thoreau (1817-1906) quitte à vingt-huit ans sa ville natale pour aller vivre seul dans une forêt, près du lac Walden. Installé dans une cabane de 1845 à 1847, il ne marche pas moins de quatre heures par jour...
Pour l'auteur de La Désobéissance civile, farouchement épris de liberté, c'est bien dans la vie sauvage - sans contrainte - que réside la philosophie. Par cet éloge de la marche, exercice salutaire et libérateur, Thoreau fait l'apologie de la valeur suprême de l'individu. Conférence donnée en 1851, De la Marche constitue un bréviaire indispensable de l'éveil à soi par la communion avec la nature.

Le droit à la paresse - Paul Lafargue - Mille et une nuits, 2011 - Neuf, 2,50€

Dénonçant un illusoire droit au travail qui n'est pour lui que droit à la misère, Lafargue soutient qu'une activité proprement humaine ne peut avoir lieu que dans l'oisiveté, hors du circuit infernal de la production et de la consommation, réalisant ainsi le projet de l'homme intégral de Marx.

La morale anarchiste - Pierre Kropotkine - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€

Après Stirner, Proudhon et Bakounine, Pierre Kropotkine poursuit le grand rêve libertaire : ce prince russe devenu géographe de renom se fait le généalogiste d'une morale anarchiste qui dénonce les fausses morales imposées depuis des lustres par " le prêtre, le juge, le gouvernant ".
Avec La Morale anarchiste (1889), livre virulent et raisonné, il montre que seul l'instinct d'entraide est le dépositaire des valeurs humaines à construire.

L'errant - Khalil Gibran - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€

"Peu d'entre eux nous sont capables d'ajouter un fait à un autre et d'en faire une vérité."
Comme Le Fou et Le Prophète, L'Errant de Khalil Gibran (1883-1931) nous entraîne à la recherche d'une sagesse toute humaine, qui récuse aussi bien les espoirs en l'au-delà que le mensonge des apparences.
Racontés sur le ton - et souvent avec l'humour - du fabuliste, ces courts apologues chantent "la beauté du monde ; ses merveilles et ses miracles", et le piège de ses séductions...
Ce texte posthume du grand poète libanais est inédit en français.

Lysistrata, Faisons la grève du sexe ! - Aristophane - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3,50€

Faisons la grève du sexe ! Tel est le mot d’ordre auquel Lysistrata entend rallier les Athéniennes et ses amies de l’autre cité en guerre. Allumant le feu du désir, puis le repoussant chez leurs maris, elles espèrent ramener la paix, et les hommes au foyer…
Avec cet argument politique échevelé et profond, Aristophane donne au Ve siècle avant J.-C. une des comédies les plus audacieuses et irrésistibles.
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L'ESPACE VIRTUEL DE L'ANTILIBRAIRIE ... soit le reflet d'un reflet, autant dire un truc assez flou.