|  | Le chaos final - Norman Spinrad - Presses Pocket, 1990 - Occasion, 2,50€
"Le chaos final" ou quand la révolution prend une drôle de tournure. Un roman anti-spéciste à l’humour saignant mais non dépourvu de matière à réflexion. La fin justifie-t-elle les moyens ? Oui, non, peut-être ? Mais si vous vous retrouviez face à ce dilemme : sacrifier dix êtres humains pour en sauver cent autres, que feriez-vous ? Et en sacrifier cent pour en sauver un million ? Et si en plus vous deviez tuer ces sacrifiés de vos propres mains ?
Comme souvent dans les romans de Norman Spinrad, celui-ci s'articule autour de l'idée que les conflits sont rarement une opposition du bien au mal, et beaucoup plus souvent « un conflit entre deux visions différentes et incompatibles du bien ».
Attention, lire Spinrad c’est perdre un peu de son innocence !
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|  | Les miroirs de l'esprit - Norman Spinrad - Presses Pocket, 1986 - Occasion, 2,50€
Dans ce roman ultra-documenté (Spinrard aurait-il réellement infiltré la scientologie ?) on découvre les méandres et méthodes utilisés par la plus connue des sectes américaines pour recruter, isoler et accaparer ses membres.
Mais au delà de cette description minutieuse des mécanismes de fonctionnement de la scientologie (reconnaissable bien que jamais citée nommément) c’est au final des méfaits du pouvoir, quel qu’il soit, dont nous parle Spinrad. Aliénation pour ceux qui s’y soumettent et corruption pour ceux qui en font usage.
Evidemment, tout le monde a vu et salué, dans cette ouvrage, la critique de la scientologie mais les sectes ne sont-elles pas l’arbre qui cache la forêt ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, les membres d’une grande secte quotidiennement confrontés à son pouvoir ?
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|  | Rêve de fer / Le seigneur du svastika - Norman Spinrad / Adolf Hitler - Presses de la Cité, 1985 - Occasion, 5€
Rêve de fer contient Le Seigneur du Svastika qui est sans aucun doute le meilleur roman d’Adolf Hitler, d’ailleurs il a reçu le prix Hugo en 1954 ! Quant à Rêve de fer proprement dit c’est l’antilivre par excellence !
Antilivre qui a subi toutes les affres de l’ostracisme. La censure officielle d’abord, puisque ce livre a été longtemps interdit en Angleterre, en Allemagne et aux USA. Puis une censure plus insidieuse: ses couvertures ont été lissées au fil des tirages par les éditeurs qui n'ont jamais osé jouer le jeu et pour finir il est resté longtemps introuvable, car non-réédité. Il y a peu encore, à l’occasion de sa tant attendue réimpression, le premier tirage est passé entièrement au pilon pour cause de couverture jugée un tantinet agressive. Aujourd’hui, il est de nouveau enfin disponible. Une réédition avec force de précautions qui sont, au même titre que la censure, autant d’insultes à l’intelligence du lecteur. |
|  | Dune - Frank Herbert - 2 tomes - Presses Pocket, 1982 - Occasion, 5€
Il y a tout dans ce roman : écologie, ethnologie, biologie, sémantique, psychologie, religion, philosophie, politique... Et tout est savamment lié à tout. Comprendre les interactions qui régissent ce monde apparemment chaotique et situé à des milliers d’années-lumière de nous et de nos préoccupations, c’est comprendre notre monde car même si les conditions de vie y sont totalement différentes, les interactions, elles, restent identiques.
Or, grâce au talent d’Herbert, et malgré la complexité de l’œuvre, se plonger dans cet univers fabuleux (mais extrêmement cohérent) et le comprendre est non seulement chose facile, mais c’est aussi passionnant.
Sans compter que la fracture entre l'Empire galactique et le monde d'Arrakis (Dune) fortement inspiré de l'histoire de Mahomet et de l'Islam n'est pas sans rappeler la fracture que nous connaissons entre l'occident et le monde arabo-musulman. |
|  | Le monde des à - Alfred E. Van Vogt - J'ai Lu, 1980 - Occasion, 2,50€
Le roman qui a popularisé la sémantique générale auprès du public et provoqué une importante polémique dans le monde de la science-fiction anglo-saxonne des années 50 et 60.
Traduction de Boris Vian
Pour ma part je n'ai pas aimé ce livre, mais après tout pourquoi n'y aurait-il ici que des livres que j'aime? Je n'ai pas lu la célèbre et destructive critique qu'en avait fait Damon Knight à l'époque mais je suis assez d'accord avec celle de l'oncle h que vous pouvez lire en cliquant sur le lien ci-dessous.
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|  | Le prophète - Khalil Gibran - Mille et une nuits, 1995 - Occasion, 1,50€
Il est des hommes "qui ont la vérité en eux mais qui ne l'expriment pas en paroles". Dans "Le prophète", Khalill Gibran parle de l'exil, de l'amour, des enfants, du manger et du boire, du travail, de la douleur, de l'amitié, de la beauté, de la mort. Mais l'essentiel, il ne peut le dire. C'est en creux qu'il fait sentir la vérité muette de son âme. Et l'invisible évoqué par le poète libanais parle directement à l'invisible qui est en nous.
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Pour lire gratuitement cet ouvrage:
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|  | Discours sur le plaisir - Pierre-Yves Bourdil - Flammarion, 1998 - Occasion, 7€
"Discours sur le plaisir ou comment faire des bêtises" est un petit traité de philosophie appliquée et à ce titre il méritait d'être cité. La philosophie, celle des livres, se confronte trop peu souvent au réel et au quotidien. Pourtant si nous ne réfléchissons pas tous en philosophes, nous vivons tous en philosophie.
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|  | Le sexe de la femme - Gérard Zwang - La Musardine, 2002 - Occasion, 8€
Essai littéraire? Ouvrage scientifique? Traité d'anatomie poétique? Mode d'emploi amoureux?
Quoiqu'il en soit, ce livre a, lors de sa premère parution en 1967, provoqué une énorme agitation et une quasi unanimité d'éloges venus des deux sexes (allant presque jusqu’à devenir le bréviaire de certaines féministes), en même temps que quelques grincements de dents puritains. Il est, en effet et tout simplement, le premier qui parle avec naturel et passion du sexe féminin, et surtout - aussi surprenant que cela soit -, le premier (en 1967! ) qui en fasse une description anatomique exacte.
40 ans plus tard, ce livre demeure toujours d'actualité (on n'a pas fait mieux entre-temps), toujours aussi brûlant et aussi épineux, et donc indispensable car comme l'écrivait Malraux dans sa préface à L'amant de Lady Chatterley "[Le sexe de la femme] est le seul moyen de l'homme d'atteindre sa vie la plus profonde à travers l'érotisme, seul moyen d'échapper à la condition humaine des hommes de son temps."
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|  | L'os de Dionysos - Christian Laborde - France Loisirs, 1990 - Occasion, 3€
En 1987, un professeur de français tire à boulets rouges sur l'Education Nationale dans un récit érotico-satirique virulent et provocateur. Résultat, son livre sera interdit pour "trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie, et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale" par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes. Jugement confirmé par la Cour d'Appel de Pau pour "blasphème, lubricité, provocation, paganisme". Rien que pour ce palmarès judiciaire, ce livre mérite déjà qu'on s'y intéresse.
"Un prof, c'est lâche. Ca s'arrête pas de lècher. Ca lèche les élèves, ca lèche le dirlo, ca lèche l'inspecteur. Ca a la trouille, au lieu d'avoir le trac. Un prof digne de ce nom devrait avoir tué au moins une fois dans sa vie. Un inspecteur par exemple, le jour de l'inspection. Quand on voit arriver ce malade mental, ce cocu du réel, ce petit flic, cet assassin propre, couvert par la Loi, on devrait sortir son colt Python 357 Magnum. Au lieu de ça, on le reçoit en grande pompe. On a sorti la cravate, la jupette bleu marine, on est passé au nettoyage à sec, on a demandé à Ossi [la directrice] une salle propre, bien éclairée, on a demandé à Bernard Bernardini [surgé] d'empêcher les élèves d'y fumer pendant la récréation...
On le reçoit l'inspecteur, on lui désigne la jolie table qu'on lui a réservée, avec la jolie chaise, on l'a entouré des meilleurs élèves, on lui porte soi-même le cahier de textes de la classe... On est lamentable, larvesque. Au lieu de lui loger une bastos dans les entrailles, on le reçoit, tapis rouge, trouille au cul, et on se chie dessus pendant une heure, devant les élèves! La honte! Un prof, c'est lâche, ça ne tirera jamais sur un inspecteur. L'inspecteur le sait. C'est pour ça qu'il vient..."
(Attention, ne vous fiez pas à la couverture, les éditions France Loisirs font, dans un but mercantile, des antilivres avec brio) |
|  | Vers la liberté en amour - Charles Fourier - Gallimard, 1993 - Occasion, 8€
A l'orée du XIXe siècle, un original de génie déclarait la guerre aux moralistes. Après un réquisitoire contre les moeurs qu'avait observées sa vue perçante, stigmatisant le mariage, le cocuage, la famille. I'oppression de la femme, les frustrations de la vieillesse, l'hypocrisie d'interdits partout violés en secret, Fourier ouvrait la voie à la révolution sexuelle.
Le grand 'utopiste' (mais était-ce de l'utopie?) annonçait la venue d'une société heureuse où l'amour, sous toutes ses formes et à tous les âges, serait libre, où marcheraient de front plaisir et travail, où les passions, cessant d'être réprimées ne tourneraient plus en névroses et contribueraient chacune à sa manière, au bonheur de tous, où l'orgie ne serait plus débauche mais lien social.
Daniel Guérin a précédé d'une introduction, qui retrace leurs sources et leur genèse, tout en commentant certains de leurs aspects dits "marginaux'', un choix judicieux d'écrits explosifs sur la sexualité; Fourier s'y révèle en avance, non seulement sur son temps, mais sur le nôtre.
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|  | La stochocratie - Roger de Sizif - Les Belles Lettres, 1998 - Neuf, 10,67€
" Stochocratie, n. f. Polit. Système dans lequel parlementaires et gouvernants sont désignés par tirage au sort. Ce système, inventé en France à la fin du XXe siècle, fut graduellement adopté par l'ensemble des pays occidentaux, du fait de son excellence et de son efficacité. Syn. démocratie-loto, lotocratie. "
Extrait du Dictionnaire universel du XXIe siècle.
Fantaisie, cette définition, ou simplement visionnaire ? A vous de vous faire une idée… Dénonçant une situation critique dans laquelle " les politiciens ne sont plus issus du peuple, ne sont plus élus par le peuple et ne travaillent plus pour le peuple ", Roger de Sizif propose de supprimer les élections pour les remplacer par un système de tirage au sort profondément égalitariste.
Et si malgré tout vous continuez à ne voir que le côté farfelu de cette proposition, alors que pensez-vous de cette disposition qui consiste à tirer au sort parmi la population les jurés des cours d'assises? Comment ce qui n'est pas sérieux dans le domaine politique peut-il l'être dans le domaine de la justice? |
|  | L'expédition Acali - Santiago Genovés - Fayard, 1975 - Indisponible
L'odyssée du radeau que la grande presse a baptisé à l'époque le "radeau du sexe". Le professeur Genovés, anthropologue et promoteur de l'expédition Acali, relate et commente les faits et rétablit la vérité sur cette expérience psycho-sociologique menés par cinq hommes et six femmes pendant 101 jours sur un radeau en pleine mer.
A défaut de vivre une telle expérience, la lecture du récit de cette aventure nous en apprendra certes beaucoup sur ces onze cobayes volontaires mais aussi sur nous-mêmes. |
|  | La réalité de la réalité - Paul Watzlawick - Seuil, 1984 - Neuf, 7,50€ (sur commande)
De la réalité chacun se fait son idée. Dans les discours scientifique et politique, au quotidien, nous renvoyons en dernière instance au référent suprême : le réel.
Mais où est donc ce réel ? Et surtout, existe-t-il réellement ? «De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu'il n'existe qu'une seule réalité. En fait, ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes l'effet de la communication et non le reflet de vérités objectives et éternelles.» La réalité n'est donc, selon Paul Watzlawick, que la résultante des compromis, détours, et aveuglements réciproques, à travers quoi passe l'information : la somme des "confusions, désinformations et communications" (le sous-titre du livre) qui surgissent entre êtres parlants. |
|  | Les mains sales - Jean-Paul Sartre - Le Livre de Poche, 1964 - Occasion, 2€
Un jeune militant est engagé pour tuer un politicien que le parti juge véreux. A travers ce douloureux face à face, Sartre traite des paradoxes de l'engagement politique. Peut-on demeurer fidèle à ses idéaux, ou faut-il transiger avec la réalité et la nature des hommes pour faire bouger les choses ? Faut-il se salir les mains ?
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|  | Les clans de la lune alphane - Philip k. Dick - J'ai Lu, 1978 - Occasion, 2,50€
Etrange planète que cette lune alphane où règnent la misère et la désolation, et bien étranges aussi ces malades mentaux qui y survivent tout en se déchirant, se détestant… Il y a les Pares, politiques dangereusement rusés, il y a les Manses qui ne vivent que pour l’action violente, il y a les Heebs, faibles d’esprit, esclaves réduits aux pires travaux…
Ca ne vous rappelle rien ? |
|  | Mort aux veaux ! - Jean Carlier - Julliard, 1973 - Indisponible ou à commander
"Les Français sont des veaux", a dit le Général de Gaulle. "Pas tous ! ", répond l'auteur qui reprend la phrase au bond mais reconnaît que tous les "veaux" ensemble ça fait beaucoup de monde: télé-veaux, publi-veaux, veaux-culs-de-jatte (motorisés), veaux migrateurs, veaux pollués, veaux euphorisés, veaux électronisés, etc. Peu nombreux sont les anti-veaux qui nagent à contre-courant.
Guetté par la contagion, comme tout le monde, Jean Carlier refuse de devenir un veau-piégé et donne à ses lecteurs quelques avertissements et même quelques recettes inédites pour les sauver du virus bovin qui les transformerait en viande d'abattoir. C'est son idée fixe. Il voudrait la faire partager à tous les bipèdes qui discutent de la "liberté" aux terrasses des bistrots. Quand il entend crier: " Mort aux vaches! ", il voudrait que l'écho réponde: " Mort aux veaux ! " |
|  | Le philosophe autodidacte - Ibn Tufayl - Mille et une nuits, 2008 - Neuf, 4€
Véritable roman philosophique, dont la forme préfigure Gracián, Voltaire et Diderot, Le philosophe autodidacte relate la « formation » d'un homme isolé sur une île déserte. Hayy, le héros solitaire, mi-Robinson mi-Tarzan, part à la conquête de lui-même et du monde, et ses aventures nourrissent une réflexion sur les rapports de la nature et de la culture, de la civilisation et de la vie « sauvage ».
Par celui qui fût le maître d'Averroès.
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|  | Do It - Jerry Rubin - Seuil, 1973 - Occasion, 3€
Ces pages sont à la fois le manifeste, le manuel et l'épopée du mouvement hippie américain des années 60. "Les scénarios de la révolutions" (c'est son sous-titre) que contient cet ouvrage pourraient être lus avec profit par les jeunes révolutionnaires d'aujourd'hui...
"Le mythe devient réel quand il offre aux gens une scène sur laquelle ils viennent jouer leurs rêves et leurs désirs... Les gens essayent de réaliser le mythe; c'est là qu'ils tirent le meilleur d'eux-mêmes.
Invente tes propres slogans. Proteste contre ce que tu voudras. Chacun est son propre yippie.
Notre message, c'est : ne grandissez pas. Grandir, c'est abandonner ses rêves."
Jerry Rubin
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|  | Le salaud lumineux - Jacques Vergès - LGF, 1992 - Occasion, 5€
On peut assimiler Jacques Vergès aux personnages qu'il a accepté, à leur demande, de défendre. La meute des intellectuels bien-pensants et dominants (Philippe Val, B.H.L, etc) n'hésite pas à faire ce raccourci. Mais on peut aussi s'intéresser de plus près au parcours et à la carrière d'avocat de cet homme, et ainsi s'apercevoir qu'au delà des apparents paradoxes, la vie et l'engagement de Jacques vergès sont d'une rare exemplarité en termes de cohérence et d'humanité, de raison et de coeur.
Ce livre d'entretien permet cela et après l'avoir lu qui oserait encore nier l'omportance de ce que nous dit ce courageux solitaire...
"L'infraction est le signe que nous avons cessé d'être des bêtes pour devenir des hommes."
"Ma loi est d'être contre les lois parcequ'elles prétendent arrêter l'histoire. Ma morale est d'être contre la morale parcequ'elles prétendent figer la vie." |
|  | L'île - Robert Merle - Gallimard, 1989 - Occasion, 2,50€
Partant d'un fait historique, l'installation des révoltés du Bounty à la fin du XVIIIè siécle, sur l'île de Pitcairn en plein Pacifique, Robert Merle imagine et met en scène les difficultés qu'ils n'ont pas dû manquer de rencontrer.
Evidemment, à travers ces mutins et l'édification de leur petite société, c'est de nos propres problèmes et ceux de notre société qu'il nous entretient. L'île de Pitcairn n'est que le modèle réduit de "notre frêle planète".
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|  | Comprendre le pouvoir, tome 2 - Noam Chomsky - Aden, 2005 - Neuf, 10€
Cet ouvrage dissipe les zones d'ombre du pouvoir et contribue au débat critique et aux initiatives qui naissent de la révolte qu'inspire l'état du monde.
Ce deuxième tome s'attache à démonter des mécanismes bien rôdés qui permettent le contrôle sournois de la population. En réaction à ces mécanismes, Chomsky développe des perspectives pour s'émanciper de la dynamique liberticide de l'élite au pouvoir.
Comme l'écrit l'auteur : " De toute évidence, on ne peut rien faire sans prise de conscience. C'est donc le commencement, presque par définition. Mais la véritable prise de conscience vient de l'expérience et de la confrontation au monde. Vous ne prenez pas d'abord conscience et agissez ensuite, vous prenez conscience en agissant. [...] On parvient ainsi à une lucidité à laquelle jamais on ne parviendrait en assistant à une conférence. Il y a donc une interaction entre prise de conscience et action. "
Ce deuxième mouvement de " Comprendre le pouvoir " est donc avant tout une invitation à la lutte. " |
|  | L'architecture de survie - Yona Friedman - L'éclat, 2009 - Neuf, 15€
Ce livre est plus une "philosophie de la pauvreté", comme son sous-titre l'indique, qu'un essai d'architecture, ou alors un essai anti-architecture. Peut-on, en effet, continuer à aborder les problèmes d'architecture sans examiner ceux que pose la survie en général: pas de toit sans nourriture? Les plus pauvres manquent de l'un et de l'autre. Or, aucun gouvernement, aucune organisation n'est capable de garantir toit et nourriture aux deux milliards d'hommes qui en sont dépourvus. L 'architecture de survie est une architecture à naître. Mais on peut déjà en trouver des modèles dans les pays pauvres actuels et dans les bidonvilles que l'auteur appelle des ateliers de l'avenir pour un monde qui glisse vers une pauvreté généralisée. Les pays industrialisés ou en voie de développement tendent, tous, vers le monde pauvre des bidonvilles. Le problème n'est pas d'éviter cette situation mais de se préparer à y faire face. Apprendre la pauvreté est la seule manière de survivre dans l'avenir. Ce livre est donc l'esquisse d'une éco-technique de la survie.
Importante est aussi l'analyse que Yona Friedman fait du "groupe critique" et son éloge des petites organisations qu'il nomme "guérillas de survie". Par là même, il souligne la déchéance des grands pays et des grandes villes. "Survivre, dit-il, c'est renoncer à l'enrichissement et savoir comment utiliser ces bateaux de sauvetage que sont les guérillas de survie." |
|  | L'île de béton - James G. Ballard - Indisponible ou à commander
Alors qu'il revient de son bureau, Robert Maitland est vicitime d'un accident à la périphérie de Londres: sa voiture quitte l'autoroute et vient s'échouer en contrebas sur un îlot à l'abandon que surplombent les voies d'un grand système routier moderne. Rien de plus simpke, apparemment, que d'escalader le remblai ou d'attirer sur lui l'attention des automobilistes. Or, personne ne s'arrête....
Robinson moderne échoué sur une île au paysage hallucinant de béton, de boue et d'herbes folles, en marge d'une des plus grandes villes du monde, Maitland doit lutter âprement pour survivre et se rendre maître de l'île. Ses seules armes: le contenu hétéroclite de son véhicule, et sa propre détermination.
Mué du jour au lendemain en rat d'égoût de la société industrielle, Maitland comprend peu à peu que c'est sont propre passé, sa personnalité et sa place dans cette société qui se trouvent remis en question. |
|  | Le coeur conscient - Bruno Bettelheim - Robert Laffont, 1978 - Occasion, 8€
Pourrons-nous vivre, demain, dans le monde que nous nous préparons et où la machine sera reine? Où l'homme, devant la société de masse, semble perdre peu à peu toute autonomie, toute originalité créatrice?
Témoin direct des camps de Dachau et de Buchenwald, Bruno Bettelheim y inventa spontanément, pour échapper à la folie et à la mort, une méthode de survie qui vaut aussi pour tous les hommes des sociétés industrielles de masse menacées par le conformisme et le totalitarisme. L'accomplissement de soi passe par la mobilisation vigilante de toutes les forces psychiques, mentales et morales de l'homme et par la réconciliation du coeur et de la raison.
"Lépanouissement dépend d'un équilibre entre les aspirations de l'individu, les exigences légitimes de la société et la nature humaine. Une soumission totale et exclusive à l'un de ces facteurs est inefficace."
Bruno Bettelheim |
|  | Comprendre le pouvoir, tome 1 - Noam Chomsky - Aden, 2005 - Neuf, 10€
"Tout gouvernement a besoin d'effrayer sa population et une façon de le faire est d'envelopper son fonctionnement de mystère. C'est la manière traditionnelle de couvrir et de protéger le pouvoir : on le rend mystérieux et secret, au-dessus de la personne ordinaire. Sinon, pourquoi les gens l'accepteraient-ils ? ", écrit Chomsky dans ce recueil d'entretiens.
Cet ouvrage dissipe les zones d'ombre du pouvoir et contribue au débat critique et aux initiatives qui naissent de la révolte qu'inspire l'état du monde.
Le livre présente un aperçu de la pensée politique de Chomsky, combinant la rigueur et la documentation avec la familiarité de la présentation sous forme de dialogues. La grande contribution de l'auteur réside dans sa maîtrise d'une quantité remarquable d'informations factuelles, et dans son habileté surprenante à démasquer, au cas par cas, les mécanismes et les tromperies des puissantes institutions du monde. Sa méthode implique un enseignement au moyen d'exemples - et non dans l'abstrait - qui apprend aux gens à penser de façon critique par eux-mêmes.
Ce premier mouvement introduit deux thèmes qui sous-tendent l'ensemble du livre : le progrès du militantisme dans la transformation du monde, et le rôle que jouent les médias pour modeler nos façons de penser. |
|  | Théorie du corps amoureux - Michel Onfray - LGF, 2001 - Neuf, 5,50€
Pour en finir avec la monogamie, la fidélité, la procréation, la famille, le mariage et la cohabitation associés, Michel Onfray redéfinit le désir comme excès, le plaisir comme dépense, et invite à une théorie du contrat appuyée sur la seule volonté de deux libertés célibataires. Contre le modèle chrétien qui préside toujours à la définition de la relation entre les sexes, il propose une relecture des philosophes matérialistes et sensualistes de l'antiquité gréco-romaine.
Michel Onfray oppose l'idéal ascétique pythagoricien, juif, platonicien et chrétien - qui suppose la misogynie, la haine du désir et des plaisirs, la condamnation de la chair, le mépris du corps, le pouvoir absolu du mâle - à l'idéal hédoniste cyrénaïque, cynique, épicurien, qui invente la liberté amoureuse, la chair sans culpabilité, le célibat joyeux et l'égalité libertine des hommes et des femmes.
Contre la vie mutilée, ce livre invite à une érotique solaire entièrement indexée sur ses pulsions de vie et refuse radicalement les pulsions de mort. Il propose de répondre à la question: comment rester libre dans la relation amoureuse? et, pour ce faire, invite à déchristianiser l'éthique, à réaliser un féminisme libertin, à promouvoir un éros léger, ludique, et à formuler une physiologie des passions qui permette un art de rester soi dans le rapport à autrui. |
|  | Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch - Henry Miller - Buchet/Chastel, 1982 - Occasion, 8€
A mon sens, le plus riche et le plus abouti roman de Miller, et un des plus beaux livres qui soit.
Il s'agit d'une sorte de testament dans lequel un homme totalement libéré des conventions du monde moderne découvre, en lui-même, son propre paradis.
"Le type qui a envie de faire sauter le monde est la contre-partie de l'imbécile qui s'imagine qu'il peut sauver le monde. Le monde n'a besoin ni d'un destructeur ni d'un sauveur. Le monde est, nous sommes."
"Qui peut dire quels sont les véritables besoin des autres? Nul ne peut vraiment aider quelqu'un, sauf en l'exhortant à poursuivre sa route. Parfois, il faut avancer sans bouger. Se détacher de ses problèmes, voilà ce qui importe. Pourquoi essayer de résoudre un problème? Dissolvez-le! Trempez-le dans une solution saline de mépris et d'indifférence. N'ayez pas peur de passer pour un lâche, un traître ou un rénégat. Dans cet univers où nous sommes, il y a la place pour tout; peut-être même a-t-il beoin de tout."
H. M. |
|  | Fractures d'une vie - Charlie Bauer - Seuil, 1991 - Occasion, 5€
"Qu'est-il de plus important, être ou avoir ? Chacun, de tout temps, essaie de concilier ces deux modes d'existence et de les conjuguer comme il peut. Qui n'a jamais menti, volé, éprouvé quelque colère ou révolte, enfreint le code (qu'il soit de la route ou pénal) ou au moins rêvé, imaginé, désiré le faire ? Celui qui ne se reconnaîtrait pas dans ces ardeurs, ces passions, ces hauteurs et ces bassesses, ces raisons et ces torts serait un saint ou un fourbe, ce qui est d'égale valeur ; et ce récit, ces mots ne peuvent l'intéresser. Je parle au genre humain et non au surnaturel. Ce genre qui fait les individus pétris de fautes, d'erreurs. De ces êtres si beaux et si vils dans leurs imperfections qu'ils traduisent la preuve de leur perfectibilité."
Ne racontant pourtant que sa vie, Charlie Bauer rappelle presque un demi-siècle d'histoire de France, qui commence dans un quartier ouvrier à la périphérie de Marseille, dans les années 1950, où il se forge à la religion populaire d'alors, le communisme ; une formation complétée par le pillage, en bande organisée, des magasins et des trains. Arrêté, il est condamné à vingt ans de réclusion criminelle. Commence alors un affreux périple dans les geôles françaises, des Baumettes à Clairvaux, Fresnes ou Lisieux.
Parce qu'il refuse d'être broyé par la machine pénitentiaire, Bauer devient un insoumis derrière les murs. Cette attitude, il la paie de neuf années d'isolement, au cachot ou dans les QHS.
Pour survivre, Bauer poursuit des études - il passe deux licences -, pratique l'exercice physique, cherche à s'évader. Et surtout, il lutte. Contre le temps. Contre la "torture blanche", l'exclusion et l'asservissement.
Libéré après quatorze ans de détention, il revient vite à une vie de clandestin où il croise Jacques Mesrine en activiste contre les QHS, avant de replonger pour dix ans, jusqu'en 1988.
Ce récit, parfois insoutenable, toujours dérangeant, d'un quart de siècle passé derrière les barreaux constitue un témoignage exceptionnel sur l'univers carcéral et sur les capacités de résistance d'un homme à l'ordre social dominant.
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|  | Je suis comme une truie qui doute - Claude Duneton - Seuil, 1976 - Occasion, 5€
Une truie, c'est vorace. Ça vous avalerait le diable et son train... Si par hasard un jour elle rechigne, elle se détourne de son baquet, c'est que rien ne va plus. Une truie qui jeûne est une truie malade, elle file un mauvais coton...
Les profs non plus ne manquent pas d'appétit. Nous avons des boulimies tenaces, intellectuelles s'entend. Nous croquons les enfants tout crus... et puis un jour il vient des répugnances. Le malaise, dit-on, nous envahit. C'est que, pour enseigner, il faut avoir la foi. L'une ou l'autre, n'importe laquelle. Une foi qui écarte le doute sur le sens de la profession, Si on la perd, On est foutu.
C'est joli une truie. C'est plein de mamelles. Un prof aussi. Mais je suis comme une truie qui doute, je ne suis plus bon à rien.
Un prof qui doute, c'est assez peu courant pour prendre la peine de s'y arrêter. |
|  | La désobéissance civile - Henry David Thoreau - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€
Arrêté et brièvement emprisonné en 1846 parce qu'il avait refusé de payer un impôt dont il ne voulait pas qu'il puisse servir à financer une guerre que son pays menait au Mexique, l'écrivain américain Henry David Thoreau publie en 1849 un essai intitulé La désobéissance civile, où il affirme que «tous les hommes reconnaissent le droit à la révolution, c'est-à-dire le droit de refuser fidélité et allégeance au gouvernement et le droit de lui résister quand sa tyrannie ou son incapacité sont notoires et intolérables» et s'interroge: «Il existe des lois injustes: consentirons-nous à leur obéir? Tenterons-nous de les amender en leur obéissant jusqu'à ce que nous soyons arrivés à nos fins – ou les transgresserons-nous tout de suite?»
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|  | La grève des électeurs - Octave Mirbeau - Allia, 2009 - Neuf, 3€
Le 28 novembre 1888, Octave Mirbeau signe dans Le Figaro un article intitulé “La Grève des électeurs”. Un tel manifeste en faveur de l’abstention serait aujourd’hui impensable.
"Les moutons vont à l'abattoir, ils ne disent rien, eux, et ils n'espèrent rien."
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|  | La mémoire des vaincus - Michel Ragon - Le Livre de Poche, 1992 - Occasion, 3€
A partir d'une savante exploration des poubelles de l'histoire (comprendra qui lira), Michel Ragon met en œuvre une passionnante fresque prolétarienne de l'histoire politique du XXe siècle où se croise une foule de personnages obscurs ou illustres, éternels vaincus du pouvoir omnipotent mais tous animés de cet "increvable esprit libertaire" qui renaîtra, un temps, en Mai 68.
À travers le récit du destin haut en couleurs du personnage principal Fred Barthélemy, rejeton parigot des rues insalubres du faubourg Poissonnière - tour à tour ajusteur, soldat, clochard, conseiller de Zinoviev de 1917 à 1924, fougueux polémiste anarchiste, bouquiniste et retraité miséreux des banlieues rouges - Ragon rend un vibrant hommage à ces figures oubliées, broyées sous le rouleau-compresseur du sens de l'histoire. Henry Poulaille en tête puisque, sans le citer - conformément à la volonté de l'homme - le scénario reprend les grands traits de sa biographie.
Jamais une telle fresque du mouvement libertaire - du terrorisme de la bande à Bonnot jusqu'à Mai 68, en passant par Cronstadt et la guerre civile espagnole - n'avait été aussi puissamment évoquée par un romancier. |
|  | La terroriste - Doris Lessing - Albin Michel, 1986 - Occasion, 7€
Par amour et par conviction, Alice, fille de bonne famille, a rejoint une bande de paumés de la banlieue de Londres, qui rêvent de la révolution en squattant des maisons abandonnées. Comme eux, elle espère l'explosion de violence qui abattra la bourgeoisie détestée... Du moins le croit-elle. En attendant, elle s'emploie à transformer en home coquet le plus pourri des squatts, fait la cuisine pour toute la troupe, réalisant sans le savoir ses vrais désirs de famille, de bonheur paisible, de sécurité affective. Rien n'est plus humain que de se tromper sur soi-même, sur ce que l'on est vraiment. Autour de ce thème dérisoire et parfois tragique, l'auteur nous donne de l'esprit terroriste, avec son désarroi, son vide métaphysique et aussi la légitimité de la révolte qui le fonde, une analyse pleine de finesse et de compassion.
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|  | La politique de la folie - Bernard Cuau et Denise Zigante - Stock, 1973 - Indisponible
Nous sommes tous plus ou moins fous disait Baudelaire; ceux que la psychiatrie a classés comme tels et qu'elle interne dans ses asiles (renommés HP ou hôpitaux psychiatriques) sont-ils des malades semblables aux autres ou des prisonniers enfermés parce qu'ils posent aux bien-portants des questions insupportables? Comment se fait-il que 80% des internés soient de milieux prolétaires? Pourquoi les psychiatres refusent-ils de considérer l'aspect social de la folie?
Jean-Claude Barreau
Ce livre a plus de trente ans mais les questions qu'il pose sont, malheureusement, toujours d'actualité. |
|  | Le jeune lion dort avec ses dents... - Michel Lancelot - J'ai Lu, 1976 - Occasion, 3€
Pour faire le tri dans la "guerre" entre culture et contre-culture, sujet de fond de son ouvrage, Michel Lancelot s’est attaché à dresser un inventaire des "génies et faussaires de la contre-culture" de son époque.
Cet ouvrage date de 1974. Depuis, la culture a remporté un bon nombre de batailles, elle a récupéré tout ce qui était récupérable et susceptible de grossir ses rangs ou servir sa cause. Ainsi, dans le galimatias de ce qui définit la culture, on range, à présent, tout ce qui a un peu de notoriété, et qui parait capable de fidéliser un public.
Mais la guerre n’est peut-être pas jouée pour autant…
Et, à parcourir ce panorama de la contre-culture d’hier, on distinguera mieux celle d’aujourd’hui, et on saura reconnaître ses dignes descendants comme ses éternels falsificateurs.
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|  | La caverne des pestiférés - Jean Carrière - 2 tomes - Pauvert, 1978 - Occasion, 7€
Eté 1835, aidé par le désordre que sème le choléra, un bourgeois parisien prend "le maquis" et se réfugie sur un haut-plateau isolé en compagnie de deux douzaines d'autres fuyards, hommes, femmes et enfants, petites gens pour la plupart. Ils y organisent leur vie comme sur une île déserte. Ils logent dans une caverne, posent des pièges, ré-apprennent à se nourrir. Les rapports humains, du même coup, s'en trouvent transformés. Est-ce le paradis terrestre? Et si leur aventure vient à s'ébruiter, comment la société va-t-elle réagir?
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, à une lecture trop rapide du premier tome, "La caverne des pestiférés" est l'histoire, non pas d'une épidémie de choléra, mais d'une épidémie de liberté, qui conduit de la désobéissance civile à une découverte toute simple: il vaut mieux être libre et heureux avec le nécessaire, qu'esclave et malheureux avec le superflu.
"... c'est dans les vies sans espace que la mort fait son nid, dans les habitudes qu'elles s'enracine, dans le confort qu'elle triomphe. C'était pour ça, parbleu, que la guerre avait tant de succès, malgré ses hécatombes: plutôt le souffle de l'aventure, quitte à essuyer celui des canons, que de mourir à petit feu dans ses pantoufles.
[...]
Parce que - scandalisez-vous bonnes âmes - en dépit de leur prix exorbitant, et grâce à lui sans doute, les catastrophes sont bourrées d'avenir - et le plus séduisant : l'imprévu - et c'est pourquoi se camoufle sous nos réactions et nos airs offusqués quelque chose qui leur fait fête." |
|  | Crash! - James G. Ballard - France Loisirs, 1975 - Occasion, 5€
"Crash! ne traite pas d'une catastrophe imaginaire, si proche qu'elle puisse paraître, mais d'un cataclysme érigé en institution dans toutes les sociétés industrielles, tuant chaque année des milliers de personnes et en blessant des millions. Pouvons-nous voir dans l'accident de voiture le présage sinistre d'un mariage de cauchemar entre le sexe et la technologie? Cette dernière va-t-elle nous fournir des moyens jusqu'ici inimaginables d'explorer notre propre psychopathologie? Cette fixation nouvelle pour nos névroses peut-elle en quelque manière nous être bénéfique? Une logique perverse, plus puissante que la raison, est-elle en train de prendre forme sous nos yeux?
Tout au long de Crash!, j'ai traité la voiture non seulement comme une métaphore sexuelle, mais aussi comme une image globale de la vie des gens dans la société actuelle. Je n'ignore pas la lecture politique qui peut en être faite, mais je veux voir avant tout dans ce livre le premier roman pornographique fondé sur la technologie. En un sens, la pornographie est la forme romanesque la plus intéressante politiquement, montrant comment nous nous manipulons et exploitons les uns les autres de la manière la plus impitoyable."
J.G. Ballard |
|  | La femme du voisin - Gay Talese - France Loisirs, 1982 - Occasion, 7€
Ne vous fiez ni au titre complètement nul, ni à la couverture racoleuse de cette édition (France loisirs, dans un but marchand, fabrique parfois des anti-livres avec brio) car il s'agit bien là de la première, et la seule à ma connaissance, histoire véridique, complète, vivante et passionnée de la révolution sexuelle américaine.
Un travail hyper documenté qui a nécessité 8 ans d'enquête et qui va des origines de cette révolution sexuelle, avec les premières communautés d'inspiration fourièriste du 19ème siècle, jusqu'à son apogée dans les années 1960-70.
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|  | Utopies réalisables - Yona Friedman - L'éclat, 2008 - Neuf, 15€
L'utopie sociale naît d'une insatisfaction collective. L'utopie réalisable, c'est la réponse collective à cette insatisfaction. Mais comment répondre collectivement à une insatisfaction ? Et quelles limites une collectivité doit-elle respecter pour satisfaire à son utopie réalisée ? Telles sont les questions soulevées - avec une grande précision et quelques dessins au trait - par le livre de Yona Friedman, paru pour la première fois en 1974, et revu et augmenté pour cette édition.
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|  | Toujours contre le travail - Philippe Godard - Aden, 2010 - Neuf, 10€
La remise en cause du travail est, avant tout, une remise en cause du « sens de la vie ». Et je postule que si l’Homme ne peut se passer de travailler, il ne peut se passer non plus de critiquer le travail car loin d’être supérieur aux autres activités humaines, le travail en est au contraire la lie puisqu’il empêche, par la place qu’il occupe dans la vie et dans les rapports sociaux, la création et l’invention d’autres rapports. Ainsi le travail nuit-il à chaque travailleur. Si cette découverte était toute récente, ce serait un argument pour continuer à vivre dans l’espérance d’un changement en continuant à utiliser les mêmes méthodes de critique que nos ancêtres. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une découverte… Et il y a des siècles que nous cultivons beaucoup mieux l’espérance que la critique. Ce livre tend à y remédier.
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|  | Beau comme une prison qui brûle - Julius Van Daal - L'Esprit frappeur, 1998 - Neuf, 1,50€
Londres, juin 1780.
Un impôt nouveau provoque un soulèvement populaire. D'emblée, les émeutiers s'attaquent aux symboles de l'ordre établi, notamment aux prisons auxquelles ils mettent le feu, non sans en avoir libéré les détenus. Pendant une semaine, la ville vit les débuts d'une véritable révolution sociale et politique, jusqu'à ce que le gouvernement fasse appel à l'armée qui écrase l'émeute dans le sang. |
|  | Bastions pirates - Do or Die - Aden, 2005 - Neuf, 6€
Une histoire de la piraterie qui nous montre, en quoi, elle fut une formidable épopée libertaire.
Do or Die est un collectif de libertaires anglais qui publient la revue d’écologie radicale du même nom.
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|  | LQR, La propagande du quotidien - Eric Hazan - Raisons d'agir, 2009 - Neuf, 6€
De modernité à gouvernance en passant par transparence, réforme, crise, croissance ou diversité, la Lingua Quintae Respublicae (LQR) travailla chaque jour dans les journaux, les supermarchés, les transports en commun, les ’20 heures’ des grandes chaînes, à la domestication des esprits. Comme par imprégnation lente, la langue du néolibéralisme s’installe : plus elle est parlée, et plus ce qu’elle promeut se produit dans la réalité. Créée et diffusée par les publicitaires et les économistes, reprise par les politiciens, la LQR est devenue l’une des armes les plus efficaces du maintien de l’ordre.
Ce livre décode les tours et les détours de cette langue omniprésente, décrypte ses euphémismes, ses façons d’essorer les mots jusqu’à ce qu’ils en perdent leur sens, son exploitation des ’valeurs universelles’ et de la ’lutte antiterroriste’. Désormais, il n’y a plus de pauvres mais des gens de condition modeste, plus d’exploités mais des exclus, plus de classes mais des couches sociales. C’est ainsi que la LQR substitue aux mots de l’émancipation et de la subversion ceux de la conformité et de la soumission. |
|  | Tous Coupat tous coupables, Le moralisme antiviolence - Alain Brossat - Lignes, 2009 - Neuf, 9€
Le 11 novembre 2008, des policiers encagoulés accompagnés de caméras de télévision investissaient une ferme de Tarnac (Corrèze) et plaçaient en détention huit militants dits « anarcho-autonomes ». Julien Coupat, que les services du ministère de l'Intérieur considéraient comme le « chef » de ce groupe « à vocation terroriste » et l'auteur présumé d'un livre, L'Insurrection qui vient, devenu depuis un important succès de librairie, sera le dernier d'entre eux à être libéré, en mai 2009, après six mois passés en prison et sans qu'aucun élément tangible ne soit venu étayer sa culpabilité. Alain Brossat propose ici son analyse « à chaud» des différentes réactions alors suscitées, dans la presse et dans les milieux intellectuels, par ce fait divers singulier.Il suggère que, plutôt que d'en appeler à l'innocence des « jeunes de Tarnac », l'on se rende par principe coupable avec eux d'un refus d'obéissance à l'ordre politique des prétendues démocraties de marché.
"Le moralisme antiviolence qui prospère dans nos sociétés, entretenu notamment par les élites de tout bord, promptes à faire porter à tout acte politique violent la marque du barbare, est, entre autres choses, un moyen de domestication des espèces rebelles." A.B. |
|  | L'art du chaos - Hakim Bey - Nautilus, 2000 - Neuf, 7,60€
Notre époque est caractérisée par l'isolement de plus en plus poussé de l'individu qui tend à n'avoir de contact avec la réalité qu'à travers son écran de télévision ou d'ordinateur. Sous ses aspects politiques, sociaux, culturels, la médiatisation est devenue la meilleure garante de notre exploitation par le nouvel ordre mondial dont internet est le dernier et combien inquiétant instrument.
Dans ce recueil de courts textes, Hakim Bey montre comment le bousculer en y introduisant cette forme de chaos social qu'est une véritable convivialité retrouvée.
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