|  | Qu'est-ce qu'un dispositif - Giorgio Agamben - Rivages poche, 2010 - Neuf, 5€
"J'appelle dispositif tout ce qui a, d'une manière ou d'une autre, la capacité de capturer, d'orienter, de déterminer, d'intercepter, de modeler, de contrôler et d'assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants."
G.A.
Les dispositifs où se jouent désormais nos existences - du téléphone portable à la télévision, de l'ordinateur à l'automobile - ne se trouvent pas face à l'homme comme de simples objets de consommation. Ils transforment nos personnalités. La question devient alors : quelle stratégie devons-nous adopter dans le corps à corps quotidien qui nous lie aux dispositifs ? |
|  | Quand la misère chasse la pauvreté - Majid Rahnema - Actes Sud, 2009 - Neuf, 9,50€
"La propagation généralisée de la misère et de l'indigence est un scandale social évidemment inadmissible, surtout dans des sociétés parfaitement à même de l'éviter, constate Majid Rahnema. Et la révolte viscérale qu'elle suscite en chacun de nous est tout à fait compréhensible et justifiée.
Mais ce n'est pas en augmentant la puissance de la machine à créer des biens et des produits matériels que ce scandale prendra fin, car la machine mise en action à cet effet est la même qui fabrique systématiquement la misère. Il s'agit aujourd'hui de chercher à comprendre les raisons multiples et profondes du scandale. C'est cette recherche qui m'amène aujourd'hui à montrer combien une transformation radicale de nos modes de vie, notamment une réinvention de la pauvreté choisie, est désormais devenue la condition sine qua non de toute lutte sérieuse contre les nouvelles formes de production de la misère."
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|  | Le maître ignorant - Jacques Rancière - UGE,10/18, 2010 - Neuf, 7,40€
En 1818, Joseph Jacotot, révolutionnaire exilé et lecteur de littérature française à l'université de Louvain, commença à semer la panique dans l'Europe savante. Non content d'avoir appris le français à des étudiants flamands sans leur donner aucune leçon, il se mit à enseigner ce qu'il ignorait et à proclamer le mot d'ordre de l'émancipation intellectuelle : tous les hommes ont une égale intelligence. Il ne s'agit pas de pédagogie amusante, mais de philosophie et de politique. Jacques Rancière offre, à travers la biographie de ce personnage étonnant, une réflexion philosophique originale sur l'éducation. La grande leçon de Jacotot est que l'instruction est comme la liberté : elle ne se donne pas, elle se prend.
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|  | Vers une enfance majeure - Charles Fourier - La fabrique, 2006 - Neuf, 15€
« J’ignore quels buts se propose l’éducation civilisée, je n’en ai guère lu les traités, mais à en juger par le résultat, le premier et le plus général chez les enfants civilisés, c’est qu’ils n’usent de leur liberté que pour commettre toutes sortes de dégâts, s’exciter l’un l’autre à la malice et la malfaisance, à tel point qu’une troupe d’enfants qu’on laisserait en pleine liberté, sans crainte des châtiments, finirait par se donner le délassement de Néron, incendier une ville. »
Ce n’est pas au lendemain des « émeutes » de novembre 2005 que ces lignes ont été écrites, mais il y a près de deux siècles, en 1821, par Charles Fourier. Loin du ton de menace ou de lamentation de nos politiques et de nos pédagogues, elles débouchent sur une mise en cause directe de la "civilisation" c'est-à-dire de la société et de son système éducatif.
Les textes de ce recueil, réunis et présentés par René Schérer, spécialiste de la pensée de Fourier, forment un réquisitoire mordant et passionné contre les contraintes imposées à l'enfant et à ses passions. "Ni père, ni maître", telle pourrait être la formule de cette éducation harmonienne. |
|  | La vie sans principe - Henry David Thoreau - Mille et une nuits, 2009 - Neuf, 2,50€
« Pouvoir regarder le soleil se lever ou se coucher chaque jour, afin de nous relier à un phénomène universel, préserverait notre santé pour toujours. »
Auteur de La Désobéissance civile, Henry David Thoreau prolonge sa pensée séditieuse dans La Vie sans principe (1863). Prenant l'exemple de sa propre vie, Il montre que les besoins matériels et les contingences quotidiennes sont dérisoires et qu'ils constituent une entrave à l'épanouissement de l'esprit. En exaltant l'individualisme et une certaine forme d'oisiveté dans la communion avec la nature, Thoreau nous invite à explorer les « provinces de l'imagination ». |
|  | Discours de la servitude volontaire - Etienne de La Boétie - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€
Ce texte, au titre très explicite, malgré le temps qui nous sépare de sa première publication en 1576 et les progrès socio-politiques accomplis, reste, ô combien, d'une actualité brûlante.
"Pauvres gens, peuples insensés, nations opiniâtres en votre mal et aveugles en votre bien, ce que le tyran a de plus que vous, ce sont les moyens que vous-mêmes lui fournissez pour vous détruire…"
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|  | La crise commence où finit le langage - Eric Chauvier - Allia, 2009 - Neuf, 3€
Prenant à rebours la logique médiatique qui appréhende le phénomène à “un degré hollywoodien”, Eric Chauvier choisit, à partir d’une focale microsociologique, de soutirer d’un fait banal de la vie quotidienne l’élément révélateur du fonctionnement d’un système. Ainsi, à partir d’une conversation téléphonique, qui le met en relation avec une téléopératrice désirant lui vanter les qualités d’un produit financier, l’auteur nous démontre en quoi cette situation d’interaction élémentaire s’avère révélatrice d’un rapport social né d’un processus de délitement du langage.
Ce texte nous alerte sur la nécessité impérieuse de se réapproprier le langage. |
|  | Résistance au chaos - Jordi Vidal - Allia, 2007 - Neuf, 6,10€
La société du chaos fonctionne sur l'entretien mensonger de la terreur ; elle gère et attise le désordre, l'effroi, la crainte religieuse, la panique sociale, la haine raciale, pour mieux affirmer son contrôle liberticide. Le cynisme de sa pratique nous informe sur son projet idéologique celui d'un pouvoir seigneurial et sans partage. En cela, la société du chaos ignore les tourments de la morale bourgeoise qui revendiquait des valeurs au nom de la valeur. La société du chaos n'a pas de valeurs : elle se contente de les mettre en scène.
Jordi Vidal |
|  | L'ABC du libertaire - Jules Lermina - Mille et une nuits, 2009 - Neuf, 2,50€
En 1906, les presses de la colonie communiste expérimentale d'Aiglemont dans les Ardennes proposent à Jules Lermina (1839-1913), écrivain populaire favorable à la République et au socialisme, d'initier une série d'ouvrages militants. Journaliste dans la presse d'opposition sous le Second Empire, cet agitateur patenté revient avec son alerte abécédaire à ses amours de jeunesse en récriminant contre l'État bourgeois.
Destiné aux anarchistes débutants, L'ABC du libertaire s'attache à réveiller les consciences endormies : « Montrer combien l'autorité est irrationnelle et immorale, la combattre sous toutes ses formes, lutter contre les préjugés, faire penser. Permettre aux hommes de s'affranchir d'eux-mêmes d'abord, des autres ensuite. »
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|  | Inévitablement (après l'école) - Julie Roux - La fabrique, 2007 - Neuf, 7€
Les luttes enseignantes figées dans la défense des "acquis", les protestations molles contre les réformes en cours, l'impératif du rendement qui s'impose à l'école, bref, c'est "la crise". Ce qui légitimait l'institution - vocation des maîtres, transmission du savoir, construction républicaine d'une faculté de juger - ne fonctionne plus. Partout, l'évaluation l'emporte sur la transmission : le but de l'enseignement devient la réussite à l'examen et l'enseignant lui-même est sans cesse évalué à l'aune de cette réussite. Le savoir qu'il serait question de transmettre est réduit à des compétences à acquérir pour qui veut trouver un jour du travail. L'école est le lieu où l'on apprend que le travail est le seul horizon de la vie terrestre.
Ce ne sont ni les luttes corporatistes ni les réformes ministérielles qui nous débarrasseront de cette école-là. A ses persécuteurs bienveillants qui lui demandent "comment l'enfant Ernesto saura-t-il lire, écrire, compter? ", Ernesto répond: " I-né-vi-ta-ble-ment."
Julie Roux est enseignante, chômeur, philosophe et chauffeur-livreur.
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|  | La résistance électronique et autres idées impopulaires - Critical Art Ensemble - L'éclat, 1997 - Neuf, 17,00€
« Les règles de la résistance culturelle et politique ont dramatiquement changé. Dans les pays développés, la révolution technologique, due au développement rapide de l’ordinateur et de la vidéo, a engendré une nouvelle géographie des relations au pouvoir, inimaginable il y a seulement vingt ans. La nouvelle géographie est virtuelle et le noyau de la résistance politique et culturelle doit s’imposer dans cet espace électronique. »
Ce livre réunit sous un même titre deux ouvrages du Critical Art Ensemble (un collectif d'artistes-activistes politiques américains): "La pertubation électronique" et "La désobéissance civile électronique".
Extrait:
"Dans l’univers culturel, on a toujours considéré le plagiat comme un mal. On l’assimile généralement au vol ; ceux qui n’ont pas de talent dérobent la langue, les idées et les images pour s’enrichir ou pour servir leur gloire personnelle. Mais, comme nombre de mythologies, celle du plagiat est facilement réversible. Ne devrait-on pas plutôt suspecter ceux qui soutiennent la législation de la représentation et de la privatisation du langage ? Et dans un contexte social donné, ne sont-ce pas les actions plagiaires qui contribuent le plus à l’enrichissement culturel ? Avant le Siècle des Lumières, le plagiat participait à la diffusion des idées. Un poète anglais pouvait prendre et traduire un sonnet de Pétrarque et se l’attribuer. La pratique était tout à fait acceptable et en accord avec l’esthétique classique de l’art comme imitation. La valeur réelle de cette activité résidait moins dans le renforcement d’une esthétique classique que dans la diffusion d’œuvres vers des régions qu’elles n’auraient pu atteindre autrement. Les travaux de plagiaires comme Chaucer, Shakespeare, Spenser, Sterne, Coleridge et De Quincey, sont une part vivante de l’héritage anglais et appartiennent encore au canon littéraire.
Aujourd’hui, les conditions ont changé et le plagiat redevient une stratégie acceptable, voire cruciale pour la production textuelle. Nous sommes à l’âge du recombinatoire, à l’âge des corps, des catégories sexuelles, des textes, de la culture recombinée. Avec le recul, on peut dire que, dans le passé, la recombinatoire a toujours été un élément essentiel du développement du sens et de l’invention ; récemment, les progrès extraordinaires de l’électronique ont attiré l’attention sur son importance, aussi bien théorique que pratique."
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|  | L'homme calculable - Jacques Henric - Les Belles Lettres, 1992 - Neuf, 9,60€
La victoire définitive, absolue de la société sur l'individu est en cours de réalisation.
Elle ne s'impose ni par le bas (prolétariat) ni par une violence directe (révolution) mais par le milieu, en empruntant les pacifiques voies de la démocratie et de la culture.
« La petite-bourgeoisie, écrit un philosophe italien contemporain, a hérité du monde, elle est la forme dans laquelle l'humanité a survécu au nihilisme ».
Voici la saga de cette Petite Bourgeoisie à vocation Planétaire qui, réalise le programme de ce (vrai) communisme : rendre enfin, selon la terrible expression de Nietzsche, l'homme calculable. |
|  | Démocratie, dans quel état? - Collectif - La fabrique, 2009 - Neuf, 13€
"Qu'est-ce qu'un démocrate, je vous prie ? C'est là un mot vague, banal, sans acception précise, un mot en caoutchouc."
Cette question, ce jugement sans appel d'Auguste Blanqui datent d'un siècle et demi mais gardent une actualité dont ce livre est un signe. Il ne faut pas s'attendre à y trouver une définition de la démocratie, ni un mode d'emploi et encore moins un verdict pour ou contre. Les huit philosophes qui ont accepté d'y participer n'ont sur le sujet qu'un seul point commun : ils et elles rejettent l'idée que la démocratie consisterait à glisser de temps à autre une enveloppe dans une boîte de plastique transparent. Leurs opinions sont précises dans leurs divergences, voire contradictoires - ce qui était prévu et même souhaité. Il en ressort, pour finir, que tout usé que soit le mot "démocratie", il n'est pas à abandonner à l'ennemi car il continue à servir de pivot autour duquel tournent, depuis Platon, les plus essentielles des controverses sur la politique.
(Textes de G.Agamben, A. Badiou, D. Bensaïd, W. Brown, J-L. Nancy, J. Rancière, K. Ross, S. Zizek) |
|  | Contributions à la guerre en cours - Tiqqun - La fabrique, 2009 - Neuf, 12€
Comme les bureaucrates syndicaux n’ont rien tant à craindre que l’émancipation effective des travailleurs, les intellectuels n’ont de pire ennemi que le vrai, qui les met au chômage. Leur fonction, de nos jours, est plutôt d’accompagner de leur bavardage la création d’événement - comme le "11 septembre" ou à présent "la crise" - par quoi l’Empire justifie la mise en place accélérée de ses dispositifs planétaires. Il y a, naturellement, un autre usage de l’intelligence. On en reconnaît les productions sans peine : l’époque les honore de son silence blessé. Nul n’a songé à flatter Tiqqun - et surtout pas ses propres partisans - d’avoir saisi avec une si prémonitoire lucidité la physionomie de ce temps, ses lignes de force et ses points de faiblesse. Avoir raison est peu de chose. Le tout est d’agir en conséquence. Or c’est bien ce qui fait de Tiqqun, depuis dix ans, tout autre chose qu’une revue - à la parution assez erratique en apparence pour qu’on la croie déunte : une pièce dans un plan de consistance qui n’a cessé de se déployer, en extension, en profondeur et en intensité. Que des vies se soient liées à ce qui a été reconnu là pour vrai est une injure suffisante au cynisme régnant pour que l’ON vous traite, dès lors, en "terroriste".
Fraction consciente du Parti imaginaire, Tiqqun croit que ce qui est vrai n’a pas besoin de se signer d’un nom, pratique l’anonymat comme d’autres le terrorisme, est dans son élément dans toutes les formes à venir du sabotage, ne critique pas la société pour la rendre meilleure, propage partout le doute sur l’existence de celle-ci, atteste les menées d’un ennemi intérieur, sans visage, engagé dans une conspiration permanente contre cette fiction et anticipe une désertion de masse hors du cadavre social.
Les textes constituant ce livre et parus dans la revue Tiqqun n°2 sont, avec d'autres, lisibles à l'adresse suivante:
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|  | L'anarchie - Elisée Reclus - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€
L’anarchisme, une chimère ? En 1894, Paris vient de connaître une vague d’attentats, la répression est forte. Élisée Reclus est invité à faire une conférence devant une loge maçonnique de Bruxelles. Le géographe épris de paysages et de liberté, le communard qui fut banni dix années, calme les esprits échauffés en inscrivant l’anarchisme dans une tradition de contestation aussi longue que l’histoire des pouvoirs. Les temps changent: « si Dieu s’évanouit », les hiérarchies tombent, et la liberté de penser fait de tous les hommes « des anarchistes sans le savoir ».
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|  | I.G.H. - James G. Ballard - Le Livre de Poche, 1978 - Occasion, 3,50€
I.G.H. décrit la rapide dégradation de la vie dans un immeuble de mille appartements répartis sur quarante étages. La population apparemment homogène de ces logements coûteux ne va pas tarder à se scinder en clans.
À mesure que les querelles entre voisins dégénèrent en guerres tribales, Ballard, d'un appartement à l'autre, décrit l'éventail de possibilités que l'existence dans ces cellules capitonnées d'un genre inédit offre à ses hôtes aliénés. La lutte des classes, ici, est réglée par la topographie et ce récit, qui commence dans le pétillement du Champagne, s'achèvera dans le sang.
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|  | Malevil - Robert Merle - Gallimard, 1996 - Occasion, 3€
Après un cataclysme atomique qui a ravagé le pays, un groupe de survivants s'organise en communauté sédentaire à l'intérieur d'un vieux château fort. Leur nouvelle condition et la nécessité de trouver de nouvelles règles et méthodes susceptibles d'assurer au mieux leur survie vont soulever de nombreux questionnements et confronter les membre de la communauté à d'inévitables remises en cause et efforts d'adaptation matérielle et spirituelle.
Le groupe arrivera-t-il à surmonter les épreuves qui naissent chaque jour de sa situation? La cohésion sociale résistera-t-elle à l 'indiscipline de ses membres, à leurs différences idéologiques et aux bandes armées qui convoitent leurs réserves?
A travers cette histoire, Robert Merle tente de définir ce qui est voué à la conservation ou à la disparition lorsque la civilisation humaine est en apparence écroulée, que ce soit en matière de technologie, de traditions, de formes de pensées ou de modes de pouvoir. |
|  | Globalia - Jean-Christophe Rufin - Gallimard, 2005 - Neuf, 8,40€
Deuxième moitié du XXIème siècle. La démocratie dans Globalia est universelle et parfaite, tous les citoyens ont droit au "minimum prospérité" à vie, la liberté d'expression est totale, et la température idéale.
L'économie de moyens mis en oeuvre pour maintenir les globaliens dans ce "meilleur des mondes" réactualisé, fait froid dans le dos par sa pertinence. En effet, dans Globalia, point besoin de manipulations eugénistes sophistiquées pour maintenir les citoyens dans l'état d'hébétude désirée. Point besoin non plus d'une force policière omnipotente du style 1984 pour soumettre la population à un totalitarisme d'autant plus prégnant et efficace qu'il sait se faire discret.
La recette du gouvernement globalien pourrait tenir dans cette devise: "Un bon ennemi est la clef d"une société équilibrée".
De là à fabriquer l'ennemi idéal...
"L'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l'a précédé dans le monde" écrivait avec justesse Alexis de Tocqueville dans son ouvrage "De la démocratie en Amérique". Soit. Mais elle risque fort de ressembler à Globalia. Si elle n'y ressemble pas déjà... |
|  | Carton blême - Pierre Siniac - Indisponible ou à commander
Nous sommes entrés dans le troisième millénaire, et le déficit de la Sécu est abyssal. A tel point que le nouveau gouvernement a institué le check-up mensuel obligatoire pour tout citoyen âgé d'au moins seize ans.
A l'issue de cette visite, le citoyen reçoit ou un carton bleu, ou un carton blême. En cas d'agression, de cambriolage, etc., le titulaire du carton bleu a droit à l'aide de la police. En revanche le porteur du carton blême se voit opposer un refus d'assistance (tout a fait légal).
Un polar légèrement futuriste et gravement décapant.
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|  | Une carte n'est pas le territoire - Alfred Korzybski - L'éclat, 2003 - Neuf, 14€
Pour la première fois, paraît en français une anthologie d'écrits d'Alfred Korzybski, permettant de ne plus évaluer le vaste " territoire " de la Sémantique générale à l'aune des seules " cartes ", quelquefois approximatives, qu'en ont dressées des auteurs comme A. E. Van Vogt, mais aussi Gregory Bateson, Gaston Bachelard ou Henri Laborit.
Cette discipline, la Sémantique générale, qu’il ne faudrait pas confondre avec la sémantique, se fonde sur un système non-aristotélicien formulé par Alfred Korzybski (1879-1950) dans son grand livre Science and Sanity (1933) et traite de la perception en général et plus particulièrement de l'influence (souvent perverse) du langage sur la perception que nous avons du monde.
Ses prémisses et son contenu peuvent paraitre à première vue un tissu d'évidences. Elle est à aborder comme une discipline qui vise à nous aider à comprendre profondément les disfonctionnements de notre perception et de celle des personnes qui nous entourent. Elle offre une grille de lecture de notre environnement relativement simple mais très efficace dès lors qu'on en a bien compris les principes. |
|  | Contre l'art et les artistes - Jean Gimpel - Seuil, 1968 - Epuisé
L’auteur, surtout connu comme historien médiéviste, a vécu une bonne partie de sa vie au milieu des chefs-d’œuvre. Son père était un célèbre collectionneur et marchand de tableaux et ses frères dirigeait à Londres une galerie réputée. Lui-même commença l’une des toutes premières collections de tableaux exclusivement abstrait.
Mais ses recherches entreprises pour son étude consacrée aux bâtisseurs de cathédrales, l’amènent à reconsidérer le statut de l’artiste au cours de l’histoire. En constatant que par un jeu de déterminismes historiques et d’ambitions très concertées, ces ouvriers, ces artisans qu’étaient d’abord les peintres et les sculpteurs, s’étaient mués en intellectuels, en artistes et finalement en demi-dieux, il en vient à perdre sa foi dans l’art. Il bannit alors de son intérieur toute œuvre d’art et écrit ce pamphlet, pour retracer le processus qui a fait de l’art une religion.
Pour lire un commentaire détaillé et critique:
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|  | De la haine à la vie - Philippe Maurice - Le Cherche Midi, 2001 - Occasion, 8€
En 1977, Philippe Maurice est emprisonné parce que, deux ans plus tôt, il a voulu aider son frère, incarcéré pour un trafic de voitures, à s'évader. Il entrera ainsi dans l'engrenage fatal de la délinquance. Ayant tué un policier lors d'un échange de coups de feu, il est condamné à mort le 28 octobre 1980.
Gracié par François Mitterrand en mai 1981, il va passer près de vingt-trois ans derrière les barreaux, subissant toutes les humiliations et toutes les souffrances qui sont le lot des prisonniers de droit commun.
Il commence des études d'histoire, obtiendra une licence, prépare une thèse de doctorat, tout en luttant contre la tentation du suicide pendant plusieurs années, tant le milieu carcéral est hostile à son désir de réinsertion. Il parviendra à soutenir sa thèse pour laquelle il obtiendra les félicitations du jury. Devenu, en prison, un spécialiste de l'histoire médiévale, Philippe Maurice a obtenu la liberté conditionnelle en mars 2000.
La vie a fini par l'emporter sur la haine qui le dévorait mais il n'a rien oublié et c'est une parole marquée au fer rouge qu'il nous donne à lire.
Telle est l'aventure extraordinaire, au sens fort du terme, vécue par Philippe Maurice. Une formidable leçon de courage et d'espoir en les capacités de l'être humain à se reconstruire et à se transformer. |
|  | Le désert de l'iguane - Alain Dubrieu - Indisponible ou à commander
" Désert des coursives étroites, bordant, sur quatre étages, les parois du vaisseau immobile que figure toute prison, et peuplées sur le matin, par intervalles, de sombres caravanes d'automates, en route vers une dérisoire escale, dans un autre désert exigu de cours aménagées sous des chemins de ronde..."
Voilà pour le désert. Quant à l'Iguane, c'est un individu asocial de taille moyenne. Il porte une carapace grise que l'Administration baptise " tenue de droguet ". L'Iguane réalise vite que le désert est sans bornes.
Point de chaleur ni d'amour à glaner. Le reptile, frappé d'une étoile jaune en forme de casier judiciaire, est banni à jamais du cercle des lézards ordinaires.
Raconté au fil d'une langue fastueuse, l'engrenage implacable de la solitude.
Ecrivain, libraire et ex-taulard, Alain Dubrieu est né en 1947. Il fut l'un des meneurs de la révolte des prisons dans les années 70. |
|  | L'Homme-dé - Luke Rhinehart - Editions de l'Olivier, 1998 - Neuf, 12€
Depuis qu'il a décidé de jouer aux dés chacune de ses décisions, le Dr Rhinehart, un psychiatre new-yorkais, a transformé sa vie en un immense jeu de hasard. Très vite le 'syndrome du dé' se répand. Expérimentateur en chambre, pionnier du chaos, le Dr Rhinehart a peut-être inventé sans le savoir le moyen d'en finir une fois pour toutes avec... la civilisation.
Publié aux U.S.A au début des années 70, L'Homme-dé circule sur les campus et devient l'un des premiers livres cultes de la décennie. En pleine libération sexuelle, tandis que l'opposition à la guerre du Vietnam bat son plein, que s'amplifie le soutien aux Black Panthers et à la légalisation de la marijuana, L'Homme-dé apparaît comme un manifeste subversif, affirmant le droit à l'expression de tous les fantasmes.
Luke Rhinehart, de son vrai nom George Powers Cockcroft, a signé d'autres ouvrages, dont "The search for the dice man". A ce jour, et malgré le succès de "L'Homme-dé", aucun n'a été traduit et publié en France. On se demande ce qu'attendent les éditeurs...
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|  | La grande guerre des bleus et des roses - Norman Spinrad - Indisponible ou à commander
Un monde vivait en paix ; deux doctrines survinrent, et voilà la guerre allumée...
Sur la planète Pacifica, hommes et femmes s'entendent bien sous l'autorité tranquille de Carlotta Madigan ; Royce Lindblad, deuxième personnage de l'Etat et amant de la présidente, est un conseiller avisé. Le secret du régime, c'est la communication : les citoyens en savent autant que le gouvernement. Un système aussi transparent est fait pour tenter les manipulateurs : un astronef arrive, puis un autre - et, comme on ne peut rien cacher aux électeurs, les médias s'ouvrent à de nouveaux messages. Les Bleus vantent les prodiges de la science transcendantale, suggèrent aux Pacificains que le pouvoir féminin les opprime. Les Roses en profitent pour attiser l'inquiétude des Pacificaines, prêcher la croisade Femmocrate et la réduction des hommes à l'état de géniteurs. La population se prend au jeu : les hommes et les femmes vont-ils se brouiller pour de bon ? Les merveilles de la démocratie électronique vont-elles conduire à un pouvoir totalitaire ? |
|  | Stratégie pour deux jambons - Raymond Cousse - Indisponible ou à commander
Au seuil de l'abattoir, « prodigieuse aventure », un cochon plein de sagesse explique les solides principes qui l'ont guidé pour atteindre au but de toute une vie : livrer à l'humanité des jambons de premier choix, pour l'honneur de la race porcine.
Avec un humour quelquepart entre Devos et Beckett, Raymond Cousse fait à travers ce récit farce (pur porc) le procès de la société de consommation, du suivisme et du conformisme.
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|  | Billy Milligan, l'homme aux 24 personnalités - Daniel Keyes - France Loisirs, 1983 - Occasion, 12€
Quand la police de l'Ohio arrête l'auteur présumé de trois, voire quatre, viols de jeunes femmes, elle pense que l'affaire est entendue : les victimes reconnaissent formellement le coupable, et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Pourtant, ce dernier nie farouchement. Son étrange comportement amène ses avocats commis d'office à demander une expertise psychiatrique. Et c'est ainsi que tout commence... On découvre que William Stanley Milligan possède ce que l'on appelle une personnalité multiple, une affection psychologique très rare. Il est tour à tour Arthur, un Londonien raffiné, cultivé, plutôt méprisant, Ragen, un Yougoslave brutal d'une force prodigieuse, expert en armes à feu, et bien d'autres. En tout, vingt-quatre personnalités d'âge, de caractère, et même de sexe différents !
Un récit fascinant qui n'apporte pas de réponse à cette étrange « dysfonctionnement » cérébral mais qui nous en apprend beaucoup sur la société et le fonctionnement souvent aberrant de ses institutions, en particulier celles de la justice et de la médecine.
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|  | Les sachants - Pierre-Robert Leclercq - Les Belles Lettres, 1991 - Neuf, 8,99€
«Camarade, ne crois à rien, n'accepte rien sans preuve... Ne t'en laisse pas accroire. Ne te laisse pas imposer.» L'amicale recommandation de Gide est plus que jamais à l'ordre du jour. Multipliés par les media, du bas au haut de l'échelle des pouvoirs, ceux qui prétendent savoir pullulent. Le flot de leurs paroles, qui se font souvent diktats insidieux, crée un torrent dont le tumulte cache leurs incompétences. Généralement liés entre eux, malgré des antagonismes de façade, ces "Sachants" pratiquent une conspiration du silence d'un nouveau genre, l'accumulation de bruits et d'images qui rendent sourd et aveugle le troupeau.
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|  | La légende de Victor Hugo - Paul Lafargue - Mille et une nuits, 2002 - Neuf, 2,50€
Alors que la France entière est en deuil national, en juin 1885, et pleure la disparition de Victor Hugo, que Paris célèbre les plus magnifiques funérailles du siècle, un seul fait entendre une voix discordante dans le concert des pleurs et des regrets louangeux que la presse entonne: Paul Lafargue, cet écrivain inclassable à qui l'on doit Le Droit à la paresse, s'attaque ainsi à la légende nationale et républicaine que fabrique toute la presse. Pour lui, le parcours politique du poète est celui d'un bourgeois écrivain qui a trahi la cause du peuple à plusieurs reprises.
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|  | Outrage à chefs d'Etat - Lysander Spooner - Les Belles Lettres, 1990 - Neuf, 9,60€
Tout gouvernement n'est qu'« une association secrète de voleurs et d'assassins », « toute législation est une absurdité, une usurpation et un crime ». C'est ce que démontre ici, en se fondant sur les principes les plus certains du Droit naturel, de la morale et de la justice, le juriste américain Lysander Spooner (1808-1887). Cet essai s'adresse aux victimes présentes des brigands appelés "chefs d'Etat", qui les rançonnent et les envoient à la mort en un tyrannie dont la prétendue "légitimité" ne repose que sur le monopole de la violence des armes. |
|  | Le déshonneur des poètes - Benjamin Péret - Mille et une nuits, 2003 - Neuf, 2,50€
Jusqu'à sa mort en 1959, Benjamin Péret a été, aux côtés d'André Breton, l'un des principaux animateurs du mouvement surréaliste. Publié en 1945, Le Déshonneur des poètes éclate dans la France où l'idéal révolutionnaire s'est dissous dans le nationalisme et le chauvinisme. Plus de cinquante ans après sa publication, Le Déshonneur des poètes, véritable manifeste de l'indépendance affirmée de l'acte poétique, apparaît comme l'expression souveraine de la liberté de l'esprit. |
|  | Du terrorisme et de l'Etat - Gianfranco Sanguinetti - Sans éditeur, 1980 - Introuvable
Dans ce livre, Gianfranco Sanguinetti révèle le rôle joué par les services secrets italiens dans les activités terroristes des Brigades rouges. Les faits examinés ici sont ceux d'un pays et d'une époque, l'Italie des années de plomb. Mais la thèse que dessine et soutient l'étude de ce cas (d'école) dépasse bien évidemment les frontières et les époques. D'ailleurs la censure et la proscription faites à cet ouvrage, devenu introuvable très rapidement après sa parution, confirmerait, si besoin était, son extrême pertinence et sa potentielle dangerosité.
L'auteur, vigneron de Toscane et membre de l'Internationale Situationniste, se définit lui-même, en reprenant l'un des chefs d'accusation dont l'Etat italien l'a inculpé, comme contrebandier...d'idées révolutionnaires. |
|  | L'instinct de mort - Jacques Mesrine - Champ Libre, 1984 - Occasion, prix à voir
L'autobiographie d'un homme qui a rejeté en bloc la société, quitte à se "suicider socialement". Celle d'un homme qui a refusé toute compromission. Celle encore d'un homme qui a défié l'Etat et qui seul, ou presque, a réussi à le faire vaciller...
Pour ces raisons, qu'on soit d'accord ou pas avec les moyens utilisés, la parole d'un tel homme mérite d'être entendue.
"C'est l'homme qui tient l'arme qui a de l'importance, pas l'arme elle-même."
J. Mesrine |
|  | Les particules élémentaires - Michel Houellebecq - Flammarion, 1998 - Occasion, 5€
L'un est un scientifique de renom, l'autre est anonyme ; l'un a choisi une solitude absolue, l'autre ne l'a pas choisie mais la subit quand même ; l'un et l'autre sont frères et n'ont rien en commun, sinon cette propension au malheur. Ou plutôt au "non-bonheur". Chacun de leur côté, en se traînant de fiasco en désastre, et de retraite en désert, ils vont faire de leur vie la preuve de ce désenchantement du monde et révéler enfin la clef des rapports entre les hommes : l'illusion. |
|  | Jack Barron et l'éternité - Norman Spinrad - J'ai Lu, 1978 - Occasion, 3€
Jack Barron est une icône de la télévision, un redresseur de torts moderne pour cent millions de gogos accros à leur écran tous les mercredis soir. Le principe de son émission : un téléspectateur appelle Jack Barron en direct pour pousser un "coup de gueule" contre la société et Jack Barron organise ensuite le débat entre le téléspectateur en colère et la personnalité du monde politique ou financier qu'il a choisi pour lui répondre. Pour l'irrésistible présentateur, malgré son combat affiché contre les puissants, malgré la corruption, la pauvreté et la ségrégation, c'est le business qui compte avant tout... jusqu'à ce qu'il heurte de front les intérêts du richissime Benedict Howards. Commence alors le feuilleton en direct d'un combat sans merci entre le pouvoir de l'argent et de la politique, et celui des médias...
Lors de sa prépublication dans le magazine anglais New Worlds à la fin des années soixante, ce roman souleva un véritable scandale au Royaume-Uni, au point qu'il fut évoqué par les députés à la Chambre des communes.
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|  | Le monde aveugle - Daniel Galouye - Denoël, 1981 - Occasion, 3€
Ils vivent sous terre, plongés dans une totale obscurité, depuis plusieurs générations, sans avoir jamais vu le jour. Leurs sens ont muté; ils sont aveugles mais ont developpé une ouïe et un odorat extraordinaires.
A contre courant de leur petite communauté et de sa loi, certains d'entre eux s'obstinent à découvrir un éventuel passage qui les mènerait à l'air libre. Mais le monde qui les attend au-dehors n'est-il pas plus terrible encore ? |
|  | Risibles amours - Milan Kundera - Gallimard, 1991 - Occasion, 3€
" Suppose que tu rencontres un fou qui affirme qu'il est un poisson et que nous sommes tous des poissons.
Vas-tu te disputer avec lui ? Vas-tu te déshabiller devant lui pour lui montrer que tu n'as pas de nageoires ? Vas-tu lui dire en face ce que tu penses ? "
Son frère se taisait, et Edouard poursuivit : " Si tu ne lui disais que la vérité, que ce que tu penses vraiment de lui, ça voudrait dire que tu consens à avoir une discussion sérieuse avec un fou et que tu es toi-même fou. C'est exactement la même chose avec le monde qui nous entoure. Si tu t 'obstinais à lui dire la vérité en face, ça voudrait dire que tu le prends au sérieux. Et prendre au sérieux quelque chose d'aussi peu sérieux, c'est perdre soi-même tout son sérieux. Moi, je dois mentir pour ne pas prendre au sérieux des fous et ne pas devenir moi-même fou. "
Ce seul extrait est tellement bon qu'il me semble possible de se passer du reste du bouquin. Et si un jour l'antilibrairie me pousse à ne proposer que certaines pages de certains livres, celle-ci aura bonne place. |
|  | Libres enfants du savoir numérique - Collectif - L'éclat, 2000 - Neuf, 27,29€
Avec l’apparition du numérique, les "créations" se détachent lentement de leurs supports matériels. Images, musique, mots et algorithmes sillonnent la planète jour et nuit, devant les yeux écarquillés des marchands. L’exode du savoir conduit à une terre promise à bien des bouleversements. Tandis que des armées de juristes s’interrogent sur la manière de pouvoir "vendre des idées", une rumeur s’élève laissant entendre qu’elles pourraient être "libres comme l’eau, libres comme l’air, libres comme la connaissance".
Du logiciel libre au MP3, du droit de citation au plagiat considéré comme un des beaux arts, Richard Stallman, Bruce Sterling, John P. Barlow, Richard Barbrook, Philippe Quéau, Florent Latrive, Olivier Blondeau, Bernard Lang, Ram Samudrala, Negativland, Benjamin Drieu, Michael Stutz, Eric S. Raymond, Critical Art Ensemble, Jean-Michel Cornu, Michel Valensi et Antoine Moreau dessinent dans cette anthologie les contours d’une communauté hétérodoxe du « Libre ».
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|  | Next - Alessandro Baricco - Albin Michel, 2002 - Neuf, 10€
" Une définition unique de la globalisation, bonne pour tous, ça n'existe pas, pour la simple raison que nous avons beaucoup d'idées différentes sur ce qu'elle est, réeellement, cette globalisation. Non par impuissance linguistique: mais parce que nous comprenons vraiment des choses différentes. Ce n'est pas que nous regardons tous un même cheval en l'appelant de noms différents; c'est que chacun regarde un cheval différent mais qu'ensuite nous appelons tous du même nom ce que nous voyons. Par exemple: il y a ceux qui pensent que la globalisation, c'est tous les jours et ceux qui sont certains qu'elle n'existe pas, que c'est juste un slogan publicitaire utilisé pour vendre un nouvel ordre mondial. Ce ne sont pas de petites différences. Et pourtant chacun se sert du même mot: mais à l'évidence pour désigner des choses différentes. Il est certain qu'ensuite, quand il s'agit de juger et de choisir son camp, pour ou contre, le chaos devient babélien: pour ou contre quoi? "
Pour essayer de comprendre des choses complexes, commençons par poser des questions simples nous dit son auteur. Et ça marche ! Tellement, que les idées reçues s'en trouvent bousculées. |
|  | Le pornographe ou la prostitution réformée - Restif de la Bretonne - Mille et une nuits, 2003 - Neuf, 3€
Homme de lettres marginal, grand adversaire de Sade, Nicolas Edme Restif de la Bretonne (1734-1806) a observé pendant « mille et une nuits ce qui se passe dans les rues de la capitale ». Sa passion des femmes le conduit à y fréquenter avec assiduité les prostituées.
Débauché en quête de vertu, Restif expose, dans ce Pornographe ou la Prostitution réformée (1769), ses Idées singulières sur la question : il propose d'instaurer des maisons de passe, tenues selon un règlement minutieux, sous la protection de l'État ; les filles publiques, indispensables à la nation, vivraient ainsi harmonieusement, loin des regards, dans des « parthénions », sorte de phalanstères idéaux pour les filles de petite vertu. |
|  | Une société sans école - Ivan Illich - Seuil, 1971 - Occasion, 6€
L'école obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes, autant de faux progrès qui consistent à produire des élèves dociles, prêts à obéir aux institutions, à consommer des programmes tout à fait préparés par des autorités supposées compétentes. A tout cela, il faut substituer une véritable éducation qui prépare à la vie dans la vie, qui donne le goût d'inventer et d'expérimenter. Il faut libérer la jeunesse de cette longue gestation scolaire qui la conforme au modèle officiel.
Plus de crédits démesurés aux institutions (scolaires ou autres). Que les moyens d'acquérir ou de transmettre un savoir soient mis en commun et librement accessibles à tous. Plus de maîtres à la fois gardiens de l'ordre établi, prédicateurs et thérapeutes. Mais des échanges entre "égaux", des éducateurs indépendants... |
|  | La métaphysique du mou - Jean-Baptiste Botul - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€
Si notre trés médiatique philosophe national, Bernard-Henri Lévy, avait connu l'antilibrairie il aurait su que Jean-Baptiste Botul (1896-1947) n'a jamais existé et ainsi il aurait pu éviter de faire, une fois de plus, le ridicule.
Bon, Botul n'en fait pas des tonnes pour exister, c'est le moins qu'on puisse dire, mais ça ne l'empêche pas d'être très intéressant. En quelquesorte, tout le contraire de l'autre, un anti-BHL...
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|  | De la bêtise - Robert Musil - Allia, 2009 - Neuf, 6,10€
Il n'est pas une seule pensée importante dont la bêtise ne sache aussitôt faire usage, elle peut se mouvoir dans toutes les directions et prendre tous les costumes de la vérité. La vérité, elle, n'a jamais qu'un seul vêtement, un seul chemin : elle est toujours handicapée. La bêtise dont il s'agit là n'est pas une maladie mentale, ce n'en est pas moins la plus dangereuse des maladies de l'esprit, parce que c'est la vie même qu'elle menace. |
|  | La mort est mon métier - Robert Merle - Gallimard, 1991 - Occasion, 3€
"La mort est mon métier" est une biographie, romancée et historique à la fois, de Rudolf Hoess, (Rudolf Lang dans l'ouvrage), commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz.
Romancée car, dans une première partie, Robert Merle a recrée, en l’imaginant et en l’étoffant, l’enfance et l’adolescence du personnage en s’appuyant sur les notes prises par le psychologue américain qui interrogea Hoess dans sa cellule. Historique car, pour la seconde partie, l’auteur a véritablement fait œuvre d’historien en retraçant d'après les documents du procès de Nuremberg "la lente et tâtonnante mise au point de l'Usine de Mort d'Auschwitz."
Ecrit en 1952, soit 7 ans seulement après la fin de la guerre, "La mort est mon métier" fut d'emblée et reste toujours un livre à contre-courant. Il est en effet un des rares livres, et certainement le premier, à avoir osé décrire l'Horreur du point de vue même de ceux qui l'ont exercée.
Ce pas de côté n’est pas une figure littéraire gratuite et son importance est évidente car il nous permet de prendre conscience que l’impératif catégorique, la soumission à l’ordre, le devoir, le respect de l’Etat restent en définitive les ferments de la monstruosité de n’importe quelle société.
Le nazisme a disparu, mais les « Rudolf Lang », « les petits cadres sérieux et méritants », « les consciencieux sans conscience » lui ont survécu. Ils sont toujours là, parmi nous, voire en nous. |
|  | Les vices ne sont pas des crimes - Lysander Spooner - Les Belles Lettres, 1995 - Neuf, 8,99€
Lysander Spooner démontre ici, juridiquement et moralement, que les vices (actes par lesquels un homme peut nuire à sa propre personne ou à ses biens), ne sont aucunement des crimes (actions attentant à la personne ou aux bien d'autrui),. et qu'ils ne peuvent donc être légitimement punis par un quelconque gouvernement.
A l'heure où les consommateurs et vendeurs de « drogue » sont abjectement persécutés - et demain, les fumeurs, les mangeurs de beurre ou les adeptes d'une sexualité libre - ce texte, publié en 1875, établit que les seuls véritables criminels sont les tyrans qui veulent empêcher un être humain de rechercher le bonheur et la connaissance par tout moyen qui lui semble bon. |
|  | Révolte.com - Denis Robert - Les arènes, 2000 - Neuf, 9,91€
La révolte est un anti-virus puissant. C’est comme un moteur qui grésille, un petit bruit énervant, qui empêche de dormir. Elle donne envie de résister au rouleau compresseur. Elle rend vivable ce monde qui ne l’est pas, les stock-options, Vivendi, Elf-Total-Fina, AOL ou Eurocard Mastercard, notre partenaire officiel. Je savais que si je lâchais prise, cela changerait la nature du livre.
Je le voulais comme ça : brut, brutal, à peine maçonné. Irrécupérable.
Denis Robert |
|  | Comment supporter sa liberté - Chantal Thomas - Rivages, 2000 - Neuf, 6,85€
L'esprit d'indépendance - son insolence, son euphorie, sa force de détachement - souffle pour chaque personne selon une disposition biographique singulière, au gré d'instants qui, peut-être insignifiants de l'extérieur, s'inscrivent en nous comme les moments décisifs de notre histoire.
Cet essai dit l'importance de savoir au vol les saisir. Le goût du jeu, l'envie de rire, l'art du voyage, le plaisir de lire, le droit de dire non à la chaîne des obligations et à celle des générations sont les éléments d'une jouissance aussi fragile que vitale de sa liberté. |
|  | Encore heureux qu'on va vers l'été - Christiane Rochefort - LGF, 1982 - Occasion, 2€
En début d'année, une professeure de français dit aux élèves de la cinquième D' que leur classe n'est pas intéressante. Certains élèves décident que la troisième fois que l'enseignante répéterait cette phrase, toute la classe sortirait d'un seul bloc.
Et un beau jour, c’est ce qui arrive : tous les enfants de la classe se lèvent, sortent de l'école, et s'en vont dans la campagne.
Ces enfants pas doués, laissés pour compte de la sélection scolaire, une fois autonomes découvrent leur intelligence, et qu'ils sont doués au moins pour une chose : vivre ! |
|  | Je hais les matins - Jean-Marc Rouillan - Denoël, 2001 - Indisponible ou à commander
" Voici plus de treize ans que je matricule en rond.
J'ai beaucoup désappris. J'ai désappris la nuit. Il ne fait jamais nuit dans vos prisons. Nous sommes toujours sous les projecteurs au halo orangé, comme sur les autoroutes belges et les parkings de supermarché. J'ai désappris le silence. La prison ne connaît pas le silence. Il s'en écoule toujours une plainte, un cri, une rumeur. "
Jean-Marc Rouillan
Leader du groupe Action directe, Jean-Marc Rouillan a été arrêté en 1987 avec Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, et Georges Cipriani. Il a été condamné à la prison à perpétuité après avoir été accusé d'une série d'attentats terroristes, dont l'assassinat de Georges Besse et du général Audran. Cette chronique, tenue à la centrale de Lannemezan, raconte le quotidien de sa vie carcérale au régime ultra-sévère tout en évoquant ses années de jeunesse en Espagne et en France. Entre colère et révolte, Jean-Marc Rouillan refuse de se taire pour dénoncer une institution qui a fait fi de toute considération humaine et ses phrases traduisent l'urgence. La peine de mort a été abolie en France en 1981 mais elle n'a pas complètement disparu.
À l'image des QHS dont on s'est contenté de modifier le nom (ils s'appellent aujourd'hui des QI ou Quartiers d'Isolement), elle n'est simplement plus exécutée de la même manière. |
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