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Le fonds de l'antilibrairie:
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Logique du terrorisme - Michel Bounan - Allia, 2003 - Neuf, 6,10€

La guerre menée par le terrorisme contre ses adversaires déclarés est tout à fait invraisemblable. Pour être crédible, cette histoire exigerait triplement et simultanément une excessive stupidité des terroristes, une incompétence extravagante des services policiers, et une folle irresponsabilité des médias. Cette invraisemblance est telle qu'il est impossible d'admettre que le terrorisme soit réellement ce qu'il prétend être.

Une rose pour Morrison - Christiane Rochefort - LGF, 1982 - Occasion, 3€
Ecrit en 1966 soit deux ans avant Mai 68, Une rose pour Morrison est un roman prématuriste, déconatoire en apparence, et à inclassabilité et indescriptibilité totales.

Extrait d'un des cours de Sereine, l'une des protagonistes de l'histoire:

"La téléologie classique nous enseigne que le fort est plus fort que le faible, plouc plouc boum boum tacatacta. Que nous indique la téléologie généralisée? Elle nous indique que, pas forcément. Faut voir. Qui sait? [...] Ce que je vous enseigne en ce moment, c'est la Théorie de l'Inattendu, une des plus importantes de la téléologie moderne.
L'Inattendu est au-delà de la Recherche Opérationnelle. L'Inattendu est le ventilateur de l'Inconcevable, le contrebandier de l'inconnu, le pirate de l'impossible."

Propos impertinents - Alain - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€

« D'abord massacrer les lieux communs », telle est l'ambition du jeune philosophe Alain qui attaque, chaque matin, en une de La Dépêche de Rouen et de Normandie, les « tenants du désordre établi ». Églises, académies, partis, politiciens, bureaucrates, sorbonnards, misogynes, bourgeois, bellicistes et tyrans de tout poil constituent les cibles favorites d'un polémiste cinglant qu'on a parfois tendance à oublier. De 1906 à 1914, il donne 3083 chroniques, écrites avec quelle virulence ! Dans chacun des 43 textes choisis, on redécouvre un penseur qui s'insurge. Sa lucidité et son impertinence d'esprit s'appliquent à merveille à l'injustice et à la bêtise de notre monde.

TAZ - Hakim Bey - L'éclat, 2004 - Neuf, 9€

La TAZ (Temporary Autonomous Zone), ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié. La TAZ fuit les TAZs affichées, les espaces "concédés" à la liberté : elle prend d'assaut, et retourne à l'invisible. Elle est une "insurrection" hors le Temps et l'Histoire, une tactique de la disparition.
Le terme s'est répandu dans les milieux internationaux de la "cyber-culture", au point de passer dans le langage courant, avec son lot obligé de méprises et de contresens.
La TAZ ne peut exister qu'en préservant un certain anonymat; comme son auteur, Hakim Bey, dont les articles "apparaissent" ici et là, libres de droits, sous forme de livre ou sur le Net, mouvants, contradictoires, mais pointant toujours quelques routes pour les caravanes de la pensée.

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Les stances à Sophie - Christiane Rochefort - France Loisirs, 1978 - Occasion, 2€

"Amour - 1: pour une femme: consécration totale à la vie domestique, avec service de nuit. 2: pour un homme: être content comme ça."

Les Arts incohérents - Sophie Herszkowicz - Editions de la Nuit, 2010 - Neuf, 4€

"Non seulement l’art contemporain ennuie, mais il ment sur ses principes. Il faut revenir à ses débuts."
Sophie Herszkowicz

Le talon de fer - Jack London - Editions Hier et Aujourd'hui, 1946 - Occasion, 3€

Un insolite et précurseur roman d'anticipation sociale. Que pour ma part je n'ai pas trop aimé. Mais après tout pourquoi ne devrait-il y avoir ici que des livres que j'aime?
Pour en lire ce que j'en pense, écrit par un autre, cliquez sur le lien ci-dessous:

Mémoires d'un extrémiste - Anatoly Kourtchatkine - Indisponible ou à commander

Dans une Ville, la population souffre de l'absence de métro, mais les autorités ne veulent pas en assurer la construction. Un groupe d'enthousiastes se forme, animé par l'idée noble de donner à la Ville un moyen de transport commode. Alors que ces bénévoles entreprennent les travaux, la Ville tente de les en empêcher. Les volontaires décident de descendre sous terre et d'assumer le travail avec leurs seules ressources.
Une colonie clandestine se constitue, avec ses aciéries, ses carrières, ses fermes hydroponiques, ses jardins d'enfants. Des années passent. Face à l'épuisement général, un nouveau chef surgit qui supprime les anciens, ceux qui ont initié le mouvement, les uns après les autres. Une discipline de fer, avec peine de mort, est instaurée...

Une réflexion profonde et amusante sur la dérive autoritaire d'une idéologie.

La ferme des animaux - George Orwell - Gallimard, 2005 - Occasion, 3€

Dans cette fable satirique publiée en 1945, Orwell visait explicitement la dictature soviétique. Mais pas seulement. D’ailleurs dans sa préface originale, censurée par le gouvernement britannique de l'époque, l’auteur insistait sur certains parallèles avec nos démocraties. Depuis, la plupart des éditeurs ayant republié "La ferme des animaux" ne l'accompagnent toujours pas de cette préface !

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Pour lire la préface en question:

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury - Denoël, 1993 - Occasion, 3€

Dans un futur indéterminé où le bonheur est obligatoire, les pompiers n’éteignent pas les incendies mais, au contraire, les allument en brûlant les livres car le pouvoir les considère comme potentiellement dangereux. Montag, un de ces pompiers, va risquer sa vie pour sauver quelques livres...

Heureusement, nous n'en sommes pas encore là, même si déjà, un employé de déchetterie risque sa place s'il "sauve" lui aussi quelques livres du recyclage final. Bien sûr, dans notre monde, la raison n'en est pas politique, mais simplement économique...

L'individualisme et les intellectuels - Emile Durkheim - Mille et une nuits, 2007 - Neuf, 2,50€

A l'occasion de l'affaire Dreyfus, le sociologue Durkheim essaie de comprendre le clivage qui s'est créé dans la société. Pour lui, il voit dans ce moment fondateur du XXe siècle français l'émergence de l'individualisme, promu par un certain nombre d'intellectuels. Un individualisme, selon une conception noble, prônant les droits et les libertés de l'individu, conscient du bien commun, et non pas une défense de l'intérêt particulier, acception malheureusement retenue aujourd'hui de ce concept.

Avertissement aux écoliers et lycéens - Raoul Vaneigem - Mille et une nuits, 1995 - Occasion, 1,50€

Lorsque l’école et le lycée se comportent comme des entreprises, que les élèves sont traités comme des clients, incités non à apprendre mais à consommer, il est salutaire de rappeler que l’éducation appartient à la création de l’homme, non à la production de marchandises. Loin des critiques réductrices du système éducatif, l’auteur du Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations étudie et dénonce l’aliénation qui s’empare des élèves et des enseignants et montre ce que l’école pourrait être : un lieu d’autonomie, de savoir et de création.

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De la prison à la révolte - Serge Livrozet - L'Esprit frappeur, 1999 - Neuf, 3€

D'abord voleur par nécessité, puis par défi, Serge Livrozet l'est devenu par conviction.
Arrêté et jugé, il a été condamné pour "crime" contre la propriété. Ce livre, publié pour la première fois en 1973, reste plus que jamais d'actualité. Au-delà des théories, l'auteur de l'infraction nous livre son point de vue sur les causes de la délinquance et de l'insécurité.
Aujourd'hui réhabilité, auteur d'une quinzaine de livres, Serge Livrozet a changé de moyens mais n'a pas changé d'idées : la révolte ne l'a pas quitté.

Préface de Michel Foucault.

Des hommes en cavale - Joseph Beauregard - Mille et une nuits, 2001 - Neuf, 1,55€

Ici ou ailleurs, tout près de nous, des hommes sont en cavale et vivent dans la clandestinité. En 1999, plus de 14 000 personnes étaient recherchées par Interpol à travers le monde. Tous ces hors-la-loi qui voyagent et se cachent nourrissent nos imaginaires et nos fantasmes de citoyens. Pourtant, que sait-on de la vie d'un homme traqué? Pas grand-chose, certainement pas ce qu'on en lit dans les journaux.
Joseph Beauregard, reporter, a rencontré cinq hommes dont la vie a basculé à un moment donné dans la clandestinité et dans la fuite. Il a recueilli leurs témoignages sur singulière expérience humaine, faite d'action et de vagabondage, de quête et d'excès, d'aspiration à la liberté et d'engagement absolu.
Ce récit à également fait l'objet d'un film documentaire diffusé en mai 2001 sur Arte.

Anthologie de la subversion carabinée - Noël Godin - L'Age d'Homme, 2008 - Indisponible ou à commander

Les points d'orgue de la subversion bel et bien carabinée puisque nous avons affaire ici à la première association de gros calibre de textes résolument malfaiteurs :
- à travers toutes les formes rocambolesques de subversion : appel au meurtre, grève orgiaque, tour pendable, pétrolage gloupitant, pique-assiettisme sauvage, détournement pernicieux, cannibalisme justicier, sabotage polisson, attentat pâtissier, etc.
- à travers tous les genres littéraires: libelle, reportage, poème satirique, dessin pamphlétaire, tract, mots croisés, utopie, scénario, essai théorique, conte licencieux, comic strip, chanson pillarde, théâtre d'agit'prop, harangue, aphorisme, ghost story, lettre d'insultes, etc.
- à travers toutes les écoles du crime donquichottesque : des émeutiers galope-les-cotillons de l'Antiquité aux chaos-spontex de 68 et d'après, en passant par les iconoclastes du Moyen Âge, les " emporte-pièce " de 1789, les " amazones-crapule " de la Commune, les chevaliers de la dynamite de la Belle Époque, les magiciens lucifériens anarchisants, les pirates utopistes, les fuck-rebels yippies et le grain fin des " boutefeu de sédition " slaves, chinois, égyptiens, latino-américains ou belges...
- à travers tous les catalogues d'auteurs dépassant les bornes: d'Allais et Fourier à Stirner et Wilde, de Darien et Forton à Leroux et Swift, de poètes-assassins ayant prémédité de " mettre le terme au maître " (Baader, Péret, Bonnot, Solanas...) à des fauteurs de troubles plutôt inattendus: Balzac, Claudel, Mérimée, Tchouang-Tseu, Valéry, La Fouchardière, saint Épiphane...
Soit 290 sommets de "lalittérature qui fait bang-bang" (Lu Xun) nous mettant mariollement les yeux en face des troubles.

Noël Godin, né à Liège en 1945 en hurlant: " Vive Ravachol! ".
Collabore fourbement à moult périodiques niguedouilles (Ciné Revue, Actuel...) en y injectant un maximum de faux.
Accouche de monstres littéraires mal léchés : Crème et châtiment (Albin Michel), Godin par Godin ( Yellow Now), Grabuge, avec d'autres pieds nickelés, Armons-nous les uns les autres!, Entartons entartons les pompeux cornichons ! (Flammarion tous les trois).
Réalise plusieurs courts-métrages joyeusement scandaleux: Prout Prout Tralala, 1974; Grève et pets, 1976; Si j'avais dix trous de cul, 1999.
S'affirme comme un fin expert en gags offensifs désolants : lâcher de hargneux volatiles lors du final des Oiseaux d'Hitchcock ; de pets préenregistrés pendant des messes de requiem; de seaux de colle à tapisser sur des sommités universitaires.
Sous le nom et la barbe de Georges Le Gloupier, entarte loufoquement les pompeux cornichons (Duras, PPDA, Chevènement, Elkabbach, Bill Gates, Sarkozy, BHL à sept reprises, etc.).

Métaphysique de l'amour sexuel - Arthur Schopenhauer - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€

Dans la « Métaphysique de l'amour sexuel », tirée du "Monde comme volonté et comme représentation", Arthur Schopenhauer (1788-1860) considère l'amour comme une ruse suprême de la volonté de vivre qui se sert de l'individu pour perpétuer l'espèce. Avec un malin plaisir, le philosophe détruit une à une les illusions de la passion amoureuse.
Bien avant Freud, le misanthrope amateur de jolies femmes insiste sur la puissante force motrice de la sexualité

La Paresse comme vérité effective de l'homme - Kazimir Malevitch - Allia, 2010 - Neuf, 6,10€

Dans ce texte inattendu écrit en 1921 et inédit en français, le peintre suprématiste Kazimir Malévitch se livre à une réhabilitation de la paresse et de l’oisiveté “mère de la vie”. Il rappelle que toute civilisation doit tendre à affranchir l’homme du travail, afin de permettre son plein épanouissement.

“Le travail doit être maudit, comme l’enseignent les légendes sur le paradis, tandis que la paresse doit être le but essentiel de l’homme. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. C’est cette inversion que je voudrais tirer au clair.”

Libertalia, une utopie pirate - Daniel Defoie - L'Esprit frappeur, 1998 - Neuf, 1,50€

Daniel Defoe relate les aventures du capitaine Misson et de son complice Carraccioli qui, las de courir les mers, décident de s’installer à Madagascar pour y fonder une société utopique. La propriété y est abolie, toutes les ressources étant mises en commun, et les pirates y parlent une langue qu’ils ont eux-même inventée...
Le récit est détaillé mais Defoe n'a fourni aucune date précise. Alors, affabulation ou réalité historique? Certains se posent la question, d'autres n'y voient pas là l'essentiel...

Travailler, moi? Jamais! - Bob Black - L'Esprit frappeur, 2005 - Neuf, 2€

"Imaginons un instant que le travail ne transforme pas les gens en êtres soumis et déshumanisés. Imaginons [...] que ce dernier n'ait aucun effet sur la formation du caractère. Et imaginons que le travail ne soit pas aussi fatigant, ennuyeux et humiliant que ce que nous en savons tous, dans la douloureuse réalité. Même ainsi, le travail bafouerait encore toute aspiration humaniste et démocratique, pour la simple raison qu'il confisque une si grande partie de notre temps."
Bob Black, né à Détroit aux Etats-Unis et diplômé de droit et de sciences sociales, nous montre en quelques pages, références à l'appui, en quoi le rapport à l'emploi de nos sociétés modernes est une aberration et propose une alternative sociale... par le jeu !

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Des femmes et de leur éducation - Choderlos de Laclos - Mille et une nuits, 2007 - Neuf, 3€

En cette fin du XVIIIe siècle, la question de l'éducation des femmes appelle une seule réponse selon Choderlos de Laclos (1741-1803) : « Partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir éducation : dans toute société, les femmes sont esclaves : donc la femme sociale n'est pas susceptible d'éducation. » Seule une révolution venant d'elles pourrait changer leur condition.
Admirateur de Rousseau, l'auteur des Liaisons dangereuses s'attacha au sujet de 1783 à la fin de sa vie. Il prône l'égalité des sexes et évoque avec ferveur la « femme naturelle, « être libre et puissant ».

Eloge de l'oisiveté - Bertrand Russell - Allia, 2009 - Neuf, 6,10€

L’Eloge de l’oisiveté est une pépite dénichée dans l’œuvre immense et protéiforme de Bertrand Russel. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe pour s’attaquer aux fondements mêmes de la civilisation moderne. Derrière l’humour et l’apparente légèreté du propos se cache une réflexion de nature à la fois philosophique et politique qui s’exprime avec une ironie mordante : " Il existe deux sortes de travail : le premier consiste à déplacer une certaine dose de matière à la surface de la terre ; le second à dire à quelqu’un d’autre de le faire. "

La sensibilité individualiste - Georges Palante - Mille et une nuits, 2007 - Neuf, 3€

Au début du XXe siècle, alors que de toute part on clame les vertus de l’intérêt collectif, Georges Palante (1862-1925) se démarque des penseurs socialistes, anarchistes ou libéraux de son temps. Dans ces deux articles, « Sensibilité individualiste » (1907) et « Anarchisme et individualisme » (1908), il leur reproche de défendre, quelle que soit leur étiquette, des intérêts de classe dans lesquels l’individu reste toujours un laissé pour compte. Selon lui, l’individualisme relève avant tout d’une sensibilité : c’est un refus des illusions qui dépasse tous les clivages, un combat perpétuel contre la société pour préserver son intégrité. Au final, même l’anarchisme vise à reconstruire un nouvel idéal.
Redécouvert par Michel Onfray en 1990, ce lecteur passionné de Nietzsche s’est suicidé en 1925.

L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - Walter Benjamin - Allia, 2009 - 6,10€

L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique annonce, dès son titre, le tournant opéré par la modernité : Benjamin montre dans cet essai lumineux que l’avènement de la photographie, puis du cinéma, n’est pas l’apparition d’une simple technique nouvelle, mais qu’il bouleverse de fond en comble le statut de l’œuvre d’art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son “aura”. Benjamin met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Un texte fondamental, dont les échos ne cessent de se prolonger dans les réflexions les plus contemporaines.

Liquidation de l'art - Karel Teige - Allia, 2009 - Neuf, 6,10€

"L'artiste professionnel est une erreur et aujourd'hui, dans une certaine mesure, une anomalie."
Karel Teige

Dictionnaire du mensonge - Pio Rossi - Allia, 2008 - Neuf, 6,10€

Les avantages de la dissimulation sont trois.
Le premier est d'endormir ceux qui s'opposeraient à nos intentions dès qu'elles sont rendues publiques.
Le deuxième de nous réserver, à chaque occurence une belle retraite.
Le troisième avantage est de nous découvrir l'esprit d'autrui; d'où le proverbe espagnol: "Dis un mensonge et tu trouveras une vérité."

Le marché de l'art - Karel Teige - Allia, 2005 - Neuf, 6,10€

La commercialisation de l'art témoigne du mépris que la bourgeoisie montre à l'égard des valeurs spirituelles, tant que celles-ci ne produisent pas d'argent. Les seuls critères et d'ailleurs les plus convaincants pour juger de nos jours de la qualité de l'art sont : le nombre d'exemplaires vendus d'un livre, les prix aux enchères, les offres des amateurs et des collectionneurs, les places remplies au théâtre et d'autres critères analogues, d'ordre quantitatif et pécuniaire. La critique cède la place à la publicité, la chronique dans les journaux se transforme en annonce commerciale ou peu s'en faut, la spéculation habile du trafiquant se substitue à l'appréciation spirituelle des valeurs artistiques.

Deuxième considération intempestive - Friedrich Nietzsche - Mille et une nuits, 2008 - Neuf, 2,50€

" Je déteste tout ce qui ne fait que m'instruire, sans augmenter mon activité ou l'animer directement ".
Placée sous l'invocation de ces paroles de Goethe, la Deuxième considération intempestive de Nietzsche dénonce avec vigueur la fossilisation des instincts de vie et de création à laquelle aboutit la glorification complaisante du passé chez les historiens.
Nous vivons une époque en danger de mort ; pour la raison majeure qu'elle idolâtre l'histoire. Nous débarrasser de ce culte, c'est retrouver l'exigence pressante de la vie et lui faire droit, c'est plaider encore pour une conception artistique de la vie.
Dirigé contre la société allemande en 1875, ce véritable procès de l'esprit du XIXe siècle n'a pas perdu de son actualité. L'histoire, " l'information ", la médiatisation ne sont-elles pas aussi la maladie de notre temps ?

Pour une morale de l'athéisme - Denis Diderot - Mille et une nuits, 2008 - Neuf, 2,50€

En 1771, Denis Diderot rend visite au maréchal de France, Victor-François de Broglie. Ce dernier étant absent, le philosophe s'entretient pendant plus d'une heure avec sa ravissante et très pieuse épouse. Un vif débat sur les fondements de la foi et de l'incroyance s'engage. Le penseur se plaît à lui démontrer sur un ton badin qu'un athée est aussi largement doté de sens moral qu'un croyant.
Publié sous une fausse attribution en 1777, cette parodie de dialogue socratique offre un vibrant plaidoyer en faveur de l'athéisme.

Pornographie et obscénité - D. H. Lawrence - Mille et une nuits, 2001 - Neuf, 2,50€

Pornographie et Obscénité, essai publié durant l'été 1929, fut la dernière oeuvre de D.H. Lawrence (1885-1930). Quelques mois auparavant, ses toiles exposées dans une galerie londonienne avaient été saisies par la police. L'auteur de l'Amant de lady Chatterley (roman traduit en 1928) dénonce ici la dictature "grise" exercée par les lettres et les arts. Il prône une morale sexuelle ouverte, libérée de l'hypocrisie et de la masturbation. Et si la vraie pornographie était du côté de la publicité, des romans à l'eau de rose et des blagues de comptoir ?

Contre rien - Piero Manzoni - Allia, 2002 - Neuf, 6,10€

Piero Manzoni est une figure importante de l’art moderne. Proche au départ des “artistes nucléaires” comme Enrico Baj, il radicalise rapidement sa démarche, d’abord avec les “Achromes”, qui anticipent l’art minimal, puis avec une série de manifestations toujours plus outrageuses qui culminent avec ses fameuses “merdes d’artiste”, vendues au prix de l’or. Toutes ces provocations ne sont que l’aspect extérieur d’une réflexion et d’une pratique visant à abolir la différence entre l’art et la vie. “Etre est tout ce qui compte”, affirme Manzoni.
Contre rien rassemble tous les manifestes qu'il a écrits. "Pour une peinture organique", "Contre le style", "Manifeste contre rien pour l’exposition internationale de rien", etc. Ces textes provocateurs retrouvent la virulence des manifestes dadaïstes : en réaction contre l’abstraction froide et géométrique, Manzoni et ses amis, Baj, Sordini, etc. prônaient un art qui soit toujours “autre”, constamment changeant et imprévisible.

Mort de la famille - David Cooper - Seuil, 1972 - Occasion, 6€

Les structures aliénantes de la famille se trouvent reproduites en tous lieux : usine, syndicat, école, université, parti, armée, hôpital... A leur tour, ces structures sociales poursuivent l'œuvre entreprise par la famille qui, à travers la socialisation initiale de l'esprit, sécrète la «normalité» et les bases du conformisme.

Dans ces réflexions en liberté sur l'amour, le mariage, la mort, la folie, la révolution, etc., David Cooper, l'un des pionniers de l'anti-psychiatrie, attaque ces institutions destinées à étouffer la vérité de l'individu et à perpétuer un état dont on ne s'échappe que par la folie ou la révolte - les deux manières d'être ou de se vouloir ingouverné et ingouvernable.

Son livre se veut également un rappel utile de quelques vérités "situationnistes": "Ceux qui parlent de révolution sans se référer explicitement à la vie quotidienne ont un cadavre dans la bouche", "Ce que nous pouvons faire de mieux pour la libération des autres, c'est ce que nous ferons de plus libérateur pour nous-mêmes."
«Je vise ici la dissolution des fausses structures personnelles dans lesquelles notre éducation nous fait vivre, la destruction de notre propre image inculquée de force par nos parents et nos professeurs.»


Comment réussir à échouer - Paul Watzlawick - Seuil, 1988 - Occasion, 6€

Dans ce livre, Paul Watzlawick tente de comprendre et d'approfondir les recettes qui mènent infailliblement à l'échec.
Comment réussir à échouer ? C'est simple. A chaque problème, il suffit de trouver l'ultrasolution. Qu'est-ce qu'une ultrasolution ? " Une solution qui se débarrasse non seulement du problème, mais de tout le reste - un peu comparable à cette vieille plaisanterie de carabin : opération réussie, patient décédé. " Il existe beaucoup d'ultrasolutions, étudiées et répertoriées dans ce livre : elles s'appliquent tout autant aux conflits conjugaux qu'aux relations internationales. La règle est simple : il faut que le jeu que l'on joue avec l'autre soit toujours à somme nulle, c'est-à-dire que vous ne puissiez gagner que s'il perd, et vice versa. Il est donc impossible que les deux gagnent, et coutumier que les deux perdent. Chacun trouvera facilement des ultrasolutions dans sa vie et celle de ses proches, en lisant le journal ou en écoutant les informations, mais leur mécanisme est ici minutieusement démonté, mis à la portée de tous.

Psychiatrie et anti-psychiatrie - David Cooper - Seuil, 1978 - Indisponible

"Ce que j’ai essayé de faire dans ce livre, c’est de regarder, dans son contexte humain réel, l’individu qu’on a étiqueté « schizophrène », de rechercher comment cette étiquette lui a été donnée, par qui elle a été posée, et ce que cela signifie, à la fois pour celui qui l’a posée et pour celui qui l’a reçue."
"Si l’on doit parler de violence en psychiatrie, c’est de la violence subtile et masquée que les autres, les « hommes normaux », exercent sur ceux qu’on a baptisés fous. Dans la mesure où la psychiatrie représente les intérêts, ou les prétendus intérêts des hommes normaux, nous pouvons constater qu’en fait la violence en psychiatrie est au premier chef violence de la psychiatrie."

David Cooper

Le langage du changement - Paul Watzlawick - Seuil, 1986 - Neuf, 6€ (sur commande)

Comment, en usant de la parole, les thérapeutes comme Erickson provoquent-ils le changement? Paul Watzlawick nous donne dans cet ouvrage une piste d’explication (pressentie par Rimbaud): nous avons deux cerveaux: l'hémisphère droit - le cerveau silencieux - possède notre carte du monde (notre vision, car bien que le monde soit réel, nous n'agissons pas directement dessus, mais sur des représentations, des images, etc.). Or pour changer, il faut changer la représentation qu'on en a, soit parler le langage du cerveau droit. Pour cela, on peut dépotentialiser le conscient( le cerveau gauche) par des jeux de mots, de la confusion, etc. Bref, Watzlawick donne ici le secret de la transformation, et pas seulement au niveau psychothérapeutique, d’un individu. Et, donc par conséquent le secret de la transformation du monde. On trouvera par exemple une pertinente analyse de l'utopie ou quand "le problème, c'est la solution" comme dit l'auteur…

Utopie et civilisations - Gilles Lapouge - Flammarion, 1978 - Indisponible

L'utopie vient de changer de masques et d'habits sous nos yeux : il y a vingt ans, dans les vacarmes et les promesses de 1968, elle faisait semblant d'être douce, amoureuse et libre.
Aujourd'hui, sa figure est rébarbative. Pol Pot et les ordinateurs de l'Occident nous ont ouvert les yeux bien loin de faire la fête, l'utopie aménage des maisons sans joie, sans amour ni fantaisie. Platon, Thomas More, Cabet, Owen nous avaient cependant prévenus. Ils nous avaient enseigné que l'utopie est une logique, non une figure poétique ; un système clos, non une dérive ou une évasion. L'utopiste déteste le temps et il l'incarcère. Il se sauve des horreurs de l'histoire en élaborant un « contre-système » politique.

Ce livre traite d’objets aussi dissemblables que l’horloge, le cristal, les coléoptères, le navire, le jeu d’échecs, les automates, l’art héraldique, etc., tous infectés par la tentation utopique. Ces vagabondages suggèrent qu'au-dessous des territoires du réel s'étend un autre sol, le sol froid, silencieux et blême de l'utopie : là, dans un espace inexaucé, les êtres, les choses ou les sociétés s'associent et se divisent le long d'un réseau de lignes enchevêtrées, lignes souvent inaperçues des hommes de l'histoire.

Suicide, mode d'emploi - Claude Guillon et Yves Le Bonniec - Alain Moreau, 1982 - Indisponible

Un mode d'emploi, pour quoi faire?
Parce que se donner la mort sans souffrances inutiles est un droit, et qu'un droit n'est rien sans les moyens de l'exercer, il fallait un guide qui fasse le point des "recettes" actuellement connues.
"Qu'on se rassure, nous n'aimons pas la mort. Nous préférons savoir que des enfants s'aiment, qu'un prisonnier s'évade, que des banques brûlent, que la vie en un mot manifeste."
La certitude de s'octroyer une "mort douce" peut insuffler l'énergie nécessaire au combat quotidien.

Ce livre occupe une place à part dans l’histoire de l’édition française. Acheté en France par plus de 100 000 personnes et traduit en six langues, ce qui est banal pour un roman couronné du prix Goncourt mais exceptionnel pour un essai, il a fait l’objet de plus de 500 articles de presse, et suscité depuis sa publication en 1982, une polémique sans précédent.
En février 1995, soit treize ans après sa parution et quatre ans après sa disparition des librairies, le parquet de Paris s’acharnait encore à le poursuivre ; l’action opiniâtre d’une association militant pour son interdiction aboutissait enfin à la condamnation de l’éditeur Alain Moreau, interdisant ainsi toute réimpression de l’ouvrage dans sa forme initiale.
En effet, ayant tout à la fois révélé et battu en brèche le tabou qui pèse sur un « droit à la mort » décidément intolérable aux institutions, surtout lorsqu’il est pris ou revendiqué par des personnes en bonne santé, Suicide, mode d’emploi en a paradoxalement renforcé les formes juridiques, en fournissant le prétexte d’une nouvelle loi. On verra qu’elle a servi par la suite, à interdire, saisir et détruire le livre Exit Final de l’américain Derek Humphry, préfacé par Hubert Reeves (1992), ainsi qu’à condamer le journal Le Monde au début des années 2000. Sans doute honteux d’être confondus dans la même réprobation qui frappait des auteurs voyous, le prestigieux quotidien s’est dispensé d’en informer ses lecteurs, et par conséquent de protester contre l’usage qui était fait d’une loi de censure !
Référence obligée en matière de droit à la mort, il incarne aussi désormais les limites de la tolérance démocratique.

La convivialité - Ivan Illich - Seuil, 1983 - Occasion, 3,50€

Ivan Illich amplifie et radicalise sa critique de la société industrielle. Il ne vise plus une institution particulière (école, santé, transports), mais l'organisation globale. Il dénonce la servitude née du mode industriel de production, le gigantisme des outils, le culte de la croissance indéfinie et de la réussite matérielle.
L'homme va-t-il réclamer son droit, reprendre la parole et le pouvoir de décider, rouvrir un espace social de rencontres et d'échanges, se souvenir qu'il a un passé, des voisins, des égaux ?
Car la convivialité ne se sépare pas de l'équité.

Une logique de la communication - P.Watzlawick, J. Helmick Beavin, Don D. Jackson - Seuil, 1979 - Occasion, 3,50€

La communication interpersonnelle a des règles spécifiques. Elle a aussi ses pathologies. La première condition pour une bonne communication est selon Paul Watzlawick et ses collaborateurs, la capacité de métacommuniquer, c'est-à-dire de communiquer sur la communication.
Une logique de la communication est l'ouvrage de base de l' 'approche systémique' en psychologie de la communication. Le postulat central de cette conception est qu'il faut toujours envisager l'individu, non comme un être isolé, mais comme un maillon d'une chaîne, d'un 'système' de communication. La famille, en particulier, est un système dans lequel 'le comportement de chacun des membres est lié au comportement de tous les autres et en dépend'. Cette conception a, selon P. Watzlawick et ses collaborateurs, des implications psychothérapeutiques majeures. Il est illusoire de vouloir soigner une personne alors que c'est le système de communication au sein de la famille ou de l'entourage qui est défaillant.
Mais quelles sont les règles qui permettent de définir ce qu'est une bonne ou une mauvaise communication ?

Pour décoloniser l'enfant - Gérard Mendel - Payot, 1979 - Occasion, 3€

Le droit de vote dès 12 ans, la lutte entre les classes d'âge relayant et complétant la lutte entre les classes sociales, le conflit dans l'individu et entre l'individu et la société reconnu comme inéluctable et devenant le nouveau consensus social, l'enfance comme état spécifique au même titre que l'état d'adulte et se prolongeant la vie durant chez l'adulte, la désocultation des projections et idéalisations diverses, le recouvrement par l'individu des pouvoirs délégués du fait de la culpabilité et de l'exploitation économique aux Grands et à l'Etat.
Voilà ce que l'auteur de la Révolte contre le Père et de la Crise de Générations nomme l'utopie réaliste d'une révolution pédagogique dont l'Institution scolaire serait le lieu d'apprentissage. Réaliste, car il lui paraît que sous l' «eau dormante» de la stagnation politique actuelle une lutte de vitesse est engagée entre de telles novations et un retour en force des Dictatures.
Le consensus social traditionnel, fondé sur l'Autorité, se désagrège. Le relaiera un consensus fondé sur la force nue et policière de l'Etat ou bien, pour l'auteur de cet Essai, un consensus fondé sur l'institutionnalisation du conflit à tous les niveaux, non plus lutte à mort mais jeu sans fin d'antagonismes eux-mêmes évolutifs.

L'Ensorcellement du monde - Boris Cyrulnik - Odile Jacob, 1997 - Occasion, 7€

Comprendre quelle est notre place dans le vivant, comment nous en procédons et comment nous en émergeons : tel est l'enjeu de ce livre qui retrace la généalogie du monde humain où, contrairement à une certaine idéologie libérale, la notion même d'individu n'a pas de sens, car chacun est d'emblée saisi par un réseau de relations.

Et délivrez-nous de l'amour... - Suzanne Brögger - Belfond, 1978 - Occasion, 7€

"C'est grâce à Erica Jong, qui a rencontré Suzanne Brögger au Danemark, que j'ai pu faire la connaissance de cet auteur.J'espère sincèrement que son livre recevra l'accueil qu'il mérite. A bien des égards, il sort de l'ordinaire. Non seulement Suzanne Brögger sait de quoi elle parle, non seulement elle a le "punch" pour faire passer ses idées, mais elle possède aussi cette qualité rare: un sens vivifiant de l'humour.
Ne lirait-on de son livre que le chapitre intitulé "Viol" - je le considère comme un petit chef-d'oeuvre - que l'on saurait déjà de quoi elle est capable.
Je ne suis pas précisément un avocat du Mouvement de Libération des Femmes, tel qu'il se présente, mais Suzanne Brögger, comme Anaïs Nin, va bien au-delà des aspirations de ce mouvement. Elle est peut-être "radicale" et "féministe" mais elle est surtout elle-même, quelqu'un d'absolument unique.
Je suis sûr qu'après avoir lu son livre les femmes verront s'ouvrir une voie qui, aujourd'hui encore, semble à beaucoup relever de l'utopie."

Henry Miller

Se libérer du connu - Krishnamurti - Stock, 1991 - Occasion, 3,50€

Voici le traité de la seule révolution, salutaire et radicale qui vaille : la libération intérieure.
L'homme en cage, prisonnier, enchaîné par les dogmatismes, les préjugés et les conventions est une ombre illusoire. Désiller les yeux de l'esprit, entrer dans la vie, réaliser la plénitude, c'est ce à quoi nous convie Krishnamurti. Ici, chaque mouvement porte une interrogation, dévoile une vérité, donne à penser.

Dans le même bateau - Peter Sloterdijk - Rivages, 2008 - Neuf, 6,50€

Pour expliquer le malaise mondial affectant aujourd'hui la politique (malaise évident chez nos politiciens mais qu'on retrouve aussi chez ceux qui ne font pas de politique) Sloterdijk propose d'abord de remonter à "la paléopolitique, cet art du possible à petite échelle" car d'après lui "la politique classique naît de la tentative de reproduire cet art à plus grande échelle".
Mais "il n'est possible de parler de paléopolitique que si l'on s'attaque d'abord à une image du monde et de l'histoire qui impose à ceux qui appartiennent à notre hémisphère culturel une conscience faussée du calendrier. Quelles que soient ses facettes, l'idéologie officielle des grandes civilisations veut nous faire croire que l'histoire proprement dite, celle qui vaut qu'on en parle, ne remonterait pas à plus de quatre ou cinq mille ans, et que l'espèce essentielle à laquelle nous sommes portés à nous rattacher est sortie des limbes à cette époque, en Egypte, en Mésopotamie, en Chine et en Inde. C'est en effet là qu'apparaissent pour la première fois des scribes et des sculpteurs, qui nous disent et nous montrent ce qu'est l'homme. Ecce pharao, ecce homo- l'homme n'est pas antérieur aux grandes civilisations, l'humanité proprement dite commençant donc immédiatement à son sommet. Cette thèse n'apparaît peut-être jamais expressis verbis de façon aussi crue, mais elle est en fait partout à l'oeuvre, chaque fois que les humanistes, les théologiens, les sociologues et les politologues prennent la parole pour développer des images de l'humain collectivement efficientes. Tous font sortir l'homme de la ville, de l'Etat ou de la nation, sans rien oublier de ce qui est propre à fixer l'apparence d'une grande civilisation dans les têtes des apprentis de la culture. Placés devant ce fait, on ne pourra jamais assez répéter à quel point cet endoctrinement est faux dans ses prémisses mêmes, et combien ses effets sont néfastes. Cette fixation sur les grandes civilisations est le proton pseudos, le mensonge fondateur et l'erreur capitale, non seulement de l'histoire et des humanities, mais aussi des sciences politiques et de la psychologie."

L'île aux lapins - Jörg.Steiner et Jörg Müller - Mijade, 2005 - Neuf, 7€

Gros Gris vit depuis longtemps dans l'une des nombreuses cages de l'usine à lapins, occupé à manger toute la journée lorsque Petit Brun, tout juste arrivé de la ferme, vient le rejoindre. Ensemble, s'entraidant mutuellement, ils s'échappent et partent à la recherche de l'île aux lapins. Perdu dans ce monde extérieur aux odeurs qu'il ne connaît plus, incapable de s'orienter, Gros Gris préfère retourner dans sa cage pendant que Petit Brun lui, reste à l'extérieur malgré les dangers.

Mais je suis un ours ! - Frank Tashlin - L'école des loisirs, 2005 - Neuf, 5,50€

Là où un ours s'était endormi au début d el'hiver, une usine est construite au printemps suivant. On prend l'ours pour un ouvrier récalcitrant et on le traite comme tel. Réussira-t-il à faire admettre qu'il est un ours?
Invraisemblable, direz-vous?
Et pourtant, dans toute société organisée, combien d'hommes sont traitées en intrus? On ne leur accorde le droit d'exister qu'à la conditon qu'ils tiennent le rôle qu'on leur attribue à la place qu'on leur assigne.

De la marche - Henry David Thoreau - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€

" A quoi bon emprunter sans cesse le même vieux sentier ? Vous devez tracer des sentiers vers l'inconnu. Si je ne suis pas moi, qui le sera ? " Inspiré par Ralph Waldo Emerson et son livre, Nature, Henry David Thoreau (1817-1906) quitte à vingt-huit ans sa ville natale pour aller vivre seul dans une forêt, près du lac Walden. Installé dans une cabane de 1845 à 1847, il ne marche pas moins de quatre heures par jour...
Pour l'auteur de La Désobéissance civile, farouchement épris de liberté, c'est bien dans la vie sauvage - sans contrainte - que réside la philosophie. Par cet éloge de la marche, exercice salutaire et libérateur, Thoreau fait l'apologie de la valeur suprême de l'individu. Conférence donnée en 1851, De la Marche constitue un bréviaire indispensable de l'éveil à soi par la communion avec la nature.

Le droit à la paresse - Paul Lafargue - Mille et une nuits, 2011 - Neuf, 2,50€

Dénonçant un illusoire droit au travail qui n'est pour lui que droit à la misère, Lafargue soutient qu'une activité proprement humaine ne peut avoir lieu que dans l'oisiveté, hors du circuit infernal de la production et de la consommation, réalisant ainsi le projet de l'homme intégral de Marx.

La morale anarchiste - Pierre Kropotkine - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 2,50€

Après Stirner, Proudhon et Bakounine, Pierre Kropotkine poursuit le grand rêve libertaire : ce prince russe devenu géographe de renom se fait le généalogiste d'une morale anarchiste qui dénonce les fausses morales imposées depuis des lustres par " le prêtre, le juge, le gouvernant ".
Avec La Morale anarchiste (1889), livre virulent et raisonné, il montre que seul l'instinct d'entraide est le dépositaire des valeurs humaines à construire.

L'errant - Khalil Gibran - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3€

"Peu d'entre eux nous sont capables d'ajouter un fait à un autre et d'en faire une vérité."
Comme Le Fou et Le Prophète, L'Errant de Khalil Gibran (1883-1931) nous entraîne à la recherche d'une sagesse toute humaine, qui récuse aussi bien les espoirs en l'au-delà que le mensonge des apparences.
Racontés sur le ton - et souvent avec l'humour - du fabuliste, ces courts apologues chantent "la beauté du monde ; ses merveilles et ses miracles", et le piège de ses séductions...
Ce texte posthume du grand poète libanais est inédit en français.

Lysistrata, Faisons la grève du sexe ! - Aristophane - Mille et une nuits, 2010 - Neuf, 3,50€

Faisons la grève du sexe ! Tel est le mot d’ordre auquel Lysistrata entend rallier les Athéniennes et ses amies de l’autre cité en guerre. Allumant le feu du désir, puis le repoussant chez leurs maris, elles espèrent ramener la paix, et les hommes au foyer…
Avec cet argument politique échevelé et profond, Aristophane donne au Ve siècle avant J.-C. une des comédies les plus audacieuses et irrésistibles.
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L'ESPACE VIRTUEL DE L'ANTILIBRAIRIE ... soit le reflet d'un reflet, autant dire un truc assez flou.